Jayce a dit :
Citation :
... ce mini-débat venait en réponse à didi, et pour illustrer simplement que la décision de Giscard du refus de grâce comme la décision de Mitterrand de cautionner l'abolition de la peine capitale tiennent à mon sens davantage du contexte politique plutôt que du sentiment profond.
A partir du moment où M.Giscard d'Estaing avait décrit deux catégories de crimes passibles de la peine de mort (auxquelles n'appartenait pas le profil du crime pour lequel Ranucci a été condamné et exécuté), c'est que fondamentalement il n'était pas favorable à l'abolition, plus peut être à titre politique qu'à titre personnel, si on veut accorder un peu de crédit à la "profonde aversion" qu'il affirmait éprouver pour le châtiment suprême.
Sous le septennat Mittérand, le contexte politique avait évolué, et déjà l'affaire Ranucci faisait débat... C'est évidemment beaucoup plus Maître Badinter et ses amis qui ont fait bouger le législateur, au delà de la famille politique de gauche, que le Président lui-même. Il faut par ailleurs ne pas surestimer le rôle du Président dans notre Constitution.
Citation :
Giscard ne voulant peut-être pas froisser l'opinion, et Mitterrand voulant faire une mesure "de Gauche".
Quand on revoit cette déclaration de M.Poniatowski se prononçant publiquement pour la peine de mort devant les caméras, il est clair que le Président n'aurait pas pu prendre le contrepied, sinon peut être dans le secret du conseil des ministres ... mais on a froid dansle dos.
Remarquez bien que, la semaine dernière, le procureur de Charleville-Mézières a fait dans le même registre à propos d'un chauffard aviné...
Il faut surtout regarder comment le parlement a progressivement penché vers l'abolition. Maître Badinter a su s'ngager au bon moment.
Citation :
Il n'en reste pas moins que je ne crois pas que Giscard ait cru une seule seconde à une possibilité d'innocence de Ranucci.
J'espère pour lui que vous avez raison.
C'est donc qu'il était sourd ; sourd aux arguments de Paul Lombard qui lui apportait des éléments précis de doute et toute la force de sa conviction, sourd aux convictions et aux critères qu'il avait lui-même cru bon d'énoncer, sourd à toute prudence... car exercer le droit de grâce ne signifie absolument pas remettre en cause la culpabilité du condamné. En aucun cas.
On s'interroge souvent de la pertinence de l'argumentation de Paul Lombard ce jour là... Mais quelle que soit la puissance de l'émetteur, si le récepteur n'a pas de batteries ça ne passe pas...