Citation :
voilà ce que j'ai tiré du POR concernant cette journée du 27 décembre 1974 :
« Avez-vous des observations à formuler ? » demanda le juge à la fin de son long monologue. Christian répondit: « Je ne suis d'accord avec rien. Mes avocats n'étant pas présents, je refuse de faire une déclaration quelconque maintenant. »_ Mlle Di Marino dicta à son greffier: « Nous notifions à l'inculpé qu'en l'état du dossier à la date d'aujourÂd'hui, cet interrogatoire est le dernier et nous attiÂrons son attention sur l'importance de ses réponses. Christian Ranucci déclara alors : " Au début, j'ai cru moi-même que ma culpabilité était possible. AujourÂd'hui, je pense le contraire. Je me souviens être parti en week-end, m'être rendu à Marseille à un endroit dont j'ai dessiné le plan que vous me présentez de nouveau et qui constitue la cote D 24 de votre dossier. Je me souviens avoir eu un accident à Peypin, je me souviens m'être retrouvé dans une carriêre où je me suis trouvé embourbé, je me souviens être retourné à Nice, avoir été arrêté à Nice ; je me souviens que ceux qui m'ont arrêté ont découvert un pantalon m'appartenant présentant des taches.
« Si j'ai reconnu les faits, c'est parce que j'y étais forcé. En effet, à . Marseille où l'on m'a transporté, on m'a dit qu'il y avait des témoins et des charges matérielles contre moi. Forcé par la logique et ne me souvenant de rien, j'ai tout reconnu,
« Je reconnais par contre que c'est bien moi qui ai indiqué aux enquêteurs à quel endroit était le couÂteau m'appartenant et que vous m'avez montré lorsÂqu'il a été retrouvé. Mais par contre, je ne sais pas ce que j'ai pu faire avec ce couteau. Je ne me souÂviens pas avoir enlevé quiconque ; je ne me souviens pas avoir mortellement frappé quiconque. »
C'est vrai que lu comme ça, à froid et avec le recul on a l'impression que Ranucci livre quelques bribes de vérité ou plutot que sa mémoire a fait un tri entre ce qui s'est réellement passé et ce qu'il pense s'etre passé.
Je m'explique : il nie etre l'auteur de l'enlevement et donc du meurtre de Marie Dolores, tout en reconnaissant qu'il était bien présent a l'endroit de l'enlevement ( "Je me souviens être parti en week-end, m'être rendu à Marseille à un endroit dont j'ai dessiné le plan que vous me présentez de nouveau et qui constitue la cote D 24 de votre dossier." ) et aussi que le couteau a été retrouvé a partir de ses indications et que le dit couteau lui appartenait bien (" Je reconnais par contre que c'est bien moi qui ai indiqué aux enquêteurs à quel endroit était le couÂteau m'appartenant et que vous m'avez montré lorsÂqu'il a été retrouvé.").
De deux choses l'une :
Soit la juge d'instruction " arrange " la sauce a sa façon, ce qui donne cette impression de fluidité et de cohérence dans ce que dit Ranucci, mais qui finalement n'est pas vraiment ce qu'il a pu dire, soit c'est au mot prês ce que dit Ranucci et là , on ne peut plus vraiment se poser de questions sur son implication dans l'affaire...
Certes j'enfonce encore des portes ouvertes et ça a été maintes et maintes fois discuté, mais seuls les gens présents a ce moment là dans le bureau du juge pourraient témoigner efficacement à ce propos.
Et visiblement il ne devait y avoir que Ranucci, Mlle Di Marino et la greffiere.
Est ce que l'on sait qui était la greffiere ?