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 Sujet du message : Un autre livre interessant
Message non luPosté :04 juil. 2004, 15:41 
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Bonjour,


J'ai trouvé un autre livre qui parle de Christian Ranucci : "la peine de mort" aux editions Biblio et le Monde . Il y a un article sur l'affaire du pull over rouge.
Cet ouvrage traite de la peine de mort et il propose des articles objectifs.
Cet ouvrage est en format de poche.


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thierry


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 Sujet du message :
Message non luPosté :04 juil. 2004, 17:26 
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Bonjour senormeteo,

Cet ouvrage, paru aux éditions Librio, est un recueil d'articles publiés dans le quotidien Le Monde.

Outre les articles relatifs à l'affaire Ranucci, ceux traitant du dossier Buffet et Bontems sont également particulièrement intéressants.

_________________
Amicalement

Philippe


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 Sujet du message : Encore un autre livre
Message non luPosté :05 juil. 2004, 11:04 
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Bonjour,

Il existe un autre livre qui traite de la peine de mort : de Michel Gonod aux editions Jean Picollec, " les derniers jours de la guillotine", qui date de 1981.
Dans ce livre, l'affaire du pull over rouge est relatée et ils parlent aussi de Christian Ranucci.
Je vais retranscrire sur des prochains mails des passages de ce livre.

Amicalement
Thierry


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 Sujet du message : Precisions sur ce livre
Message non luPosté :05 juil. 2004, 15:25 
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Rebonjour,

Le deuxième titre de ce livre est "la deuxième porte", sous entendu , hélas, là ou etait dressée la guillotine.

A plus
Thierry


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 Sujet du message : Extraits de ce livre
Message non luPosté :07 juil. 2004, 10:33 
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Bonjour,

Je vous cite certains passages de ce livre.

" C'est par le biais de la peine de mort qu'il est le plus facile d'illustrer ce qu'on appelle le giscardisme. Sur ce chapitre, en effet, on aura reconnu tous les stades de la velleité, de l'ambiguité, de l'irresolution et de l'hypocrisie; il y a 7 ans, les abolitionnistes avaient repris espoir. Giscard avait avoué, pendant la campagne electorals de 1974, son AVERSION PROFONDE pour la peine capitale.

Quelques mois après son election, il etait allé visiter une prison à Lyon et avait serré ostensiblement la main d'un détenu.
Le tollé soulevé par cette image démontrait bien que le chef de l'etat était sur le chemin de la réforme (on pouvait le supposer !!).

Au moins celle des esprits.
Mais en 1976 Christian Ranucci était guillotiné; en 1977, Jerome Carrein et Hamida Djandoubi l'etaient egalement. Trois tetes d'assassins etaient tombées mais le president declarait n'etre personnellement pas favorable à la peine de mort " (????)



Que pensez vous de ce premier extrait ? A mon avis, il decrit l'atmosphère des années 70, avec une justice à plusieurs vitesses, hélas.

A plus

Thierry


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 Sujet du message : Des extraits de ce livre
Message non luPosté :08 juil. 2004, 10:21 
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Bonjour à tous,


voici un autre extrait de cet ouvrage :

L'auteur interroge un aide du bourreau et voici ce qu'il dit : "Et pour Ranucci ??
C'etait moche , c'etait lamentable.
Vous avez été impressionné par sa mort ?
Je ne veux pas en parler, mais cela m'a retourné ! Ce gosse ! "


Lorsque vous lisez ces paroles, on sent que meme les personnes qui n'etaient pas au depart favorables à Christian ont un doute, cela est palpable.
Comme des remords.
Mais ce n'est pas le 28 juillet 1976 à l'aube qu'il fallait y penser ......


A plus
Thierry


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 Sujet du message : extraits du livre
Message non luPosté :10 juil. 2004, 11:15 
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Bonjour à tous,

J e souhaite à tous les gens du forum de très bonnes vacances !!

Voici un autre extrait de ce livre : "Rares sont ceux auxquels Giscard a fait des confidences sur les etats d'ame d'un président confronté au problème de la grace.

Jean L ecanuet qui fut son garde des sceaux à l'epoque a le souvenir qu'au moment du denouement du dossier RANUCCI , le chef de l'etat lui a demandé :quel est votre sentiment profond??

Une fois, en présence de quelques journalistes (dont l'auteur) , Giscard a évoqué cette affaire.
C'etait en decembre 1979 alors que l'on parlait devant lui du film "le pull over rouge " tiré du livre de GILLES PERRAULT.

" Le film sur l'afaire RANUCCI est scandaleux ; c'est une affaire jugée .
Je connais le dossier , c'est autre chose".

Comment interpreter ces propos méprisants ??
Personnellement, je suis l'opinion de Gihel et je pense que Valéry Giscard d'Estaing ne connaissait pas bien cette affaire judiciaire.

Sur ce , au revoir et à bientot


Thierry


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 Sujet du message : Re: extraits du livre
Message non luPosté :10 juil. 2004, 11:45 
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J'ai vu le début du film de Drach, il y a longtemps, et je me suis dit également qu'outre le fait qu'il était assez pataud d'un point de vue purement cinéphile, il avait l'air sérieusement orienté.

Mais Giscard n'a pas fini de se scandaliser car TF1 compte en faire un remake (et je dois avouer que cette perspective m'affole un peu aussi !).

Du reste, pour ceux qui sont intéressés pas le film de Drach, il a été édité en VHS dans la collection "les films de ma vie". On trouve encore des k7 de cette collection dans certaines boutiques spécialisées, notamment celles de la chaine de magasin "disc' king".

le visuel de cette collection est le suivant :
<img src=http://www.vhs-survivors.com/jak/Aguirre.jpg>


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 Sujet du message :
Message non luPosté :10 juil. 2004, 22:54 
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Peut-être le problème du film de Drach, outre le film qu'il est véritablement mélodramatique et qu'il veut nous arracher des larmes en faisant pleurer Ranucci, en transformant des gens simples en hystériques, c'est qu'il n'a justement pas véritablement de point de vue et donc qu'il se perd dans des détails inutiles. Donc son orientation est variable.

Il veut prouver par l'image l'innocence de Ranucci mais ce n'est un sujet de tragédie cela. La tragédie véritable, c'est que Ranucci est mort de ne pas pouvoir parler de son père. Mais il faut être un scénariste très très brillant pour le comprendre en 1978.

En plus il est tourné dans des lieux qui ne correspondent pas aux lieux réels et donc sa valeur documentaire est tout de même assez faible, quoique non nulle.


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 Sujet du message : un autre livre à decouvrir
Message non luPosté :20 juil. 2004, 10:45 
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Il existe un ouvrage qui parle de l'affaire du pull over rouge : les grandes affaires criminelles en Provence (1945.1990).
Ce livre n'est pas récent mais il a l'air d'etre interessant.
Il est edité aux editions Ouest France (1996).


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 Sujet du message : Re: Des extraits de ce livre
Message non luPosté :22 juil. 2004, 22:00 
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Citation :
Bonjour à tous,


voici un autre extrait de cet ouvrage :

L'auteur interroge un aide du bourreau et voici ce qu'il dit : "Et pour Ranucci ??
C'etait moche , c'etait lamentable.
Vous avez été impressionné par sa mort ?
Je ne veux pas en parler, mais cela m'a retourné ! Ce gosse ! "


Lorsque vous lisez ces paroles, on sent que meme les personnes qui n'etaient pas au depart favorables à Christian ont un doute, cela est palpable.
Comme des remords.
Mais ce n'est pas le 28 juillet 1976 à l'aube qu'il fallait y penser ......


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Thierry

C'est Marcel Chevallier, le premier aide qui fait cette confidence à Jean Ker, journaliste à Paris-Match. Preuve qu'il a dû entendre les protestations d'innocence de Christian Ranucci. Marcel Chevallier était à l'époque le "photographe", c'est à dire celui qui maintient la tête le temps que la lunette se ferme.


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 Sujet du message :
Message non luPosté :22 juil. 2004, 22:31 
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"La deuxième porte" effectivement précise certaines choses de façon assez brutale.

Elle confirme que le pauvre Marcel Chevallier est un sacré menteur en plus d'être un assassin légal qui prétend avoir tenu la tête de Ranucci comme un ballon de football pour la déposer délicatement dans le panier.

Maître Fraticelli précise lui qu'il a bousculé un gardien et qu'il s'est approché à 30cm de la guillotine au moment où l'on plaquait Christian Ranucci contre la planche verticale et qu'avant qu'elle ne bascule il a empoigné son épaule. Il a donc vu parfaitement la planche basculer à l'horizontale, le harnais que l'un des deux aides fait claquer pour immobiliser le corps. Il voit Marcel Chevallier frapper du tranchant de sa main la nuque du supplicié "Comme si, dit-il, la société, à la dernière minute, voulait lui épargner la souffrance."
En même temps, il voit Obrecht appuyer du pouce sur un bouton qui déclenche la chute du couperet.

Il déclare : la tête de Christian Ranucci rebondit deux fois sur le sol. Un aide la prend par les cheveux et la jette dans le panier. Le médecin s'approche pour constater le décès.


L'oeuvre de Giscard.


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Message non luPosté :22 juil. 2004, 23:01 
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L'autre chose que l'on découvre, c'est que les avocats ont constamment caché la vérité à Christian Ranucci. Ils ont fait comme si la justice française ne tuait pas. Comme si on pouvait arranger... Et lorsque l'on demande dans l'émission "Faites entrer l'accusé" à Maître le Forsonney s'il a réellement prévenu Ranucci des risques qu'il encourrait. On se dit finalement que sa réponse ne reflète que partiellement la vérité. Non, bien sûr, il ne lui a pas vraiment dit, parce que sinon, il fallait s'opposer si violemment aux institutions... Alors on a adouci... bêtement.

En fait, si l'on analyse, c'est d'abord eux qui n'ont pas pris la mesure de ce qui menaçait Christian Ranucci. Il est plus lucide qu'eux par certains côtés.

Qu'on en juge sur ce passage : "Ranucci, explique Me Fraticelli, était un homme absent des réalités. Il avait sa vérité et il se souciait peu de savoir si elle était acceptable par les autres." Dans le quartier des condamnés à mort, on est gagné par la folie. Le condamné est seul, il radote. Ranucci ne pensait qu'à sortir de prison, avec le tapis rouge déroulé sous ses pieds, et des indemnités qu'il avait calculées en dollars. "Non seulement je veux qu'on proclame mon innocence, disait-il, mais en plus, je veux deux billets d'avion pour le Venezuela!"
Ce n'était pas une grace présidentielle qu'il attendait mais la réhabilitation, tout simplement. La veille de l'exécution, l'aumonier de Baumettes, le père Migault, reçoit un coup de téléphone du procureur général qui voulait s'assurer de l'endroit où il serait éventuellement joignable les jours prochains. Cet appel a mis le prêtre en alerte. Il file à la prison pour avoir Ranucci, qu'il trouve, comme d'habitude, en train de discourir sur sa libération, qu'il tient pour certaine.
Il dit au Père Migault : "une fois libre, je pars pour l'étranger, la France est tellement pourrie..."

Son délire a duré des mois et personne n'a essayé de le raisonner ou seulement de lui expliquer que le seul pouvoir du président de la République était de le gracier, et que pour être reconnu innocent il faudrait la révision de son procès.

"Pourquoi l'aurais-je fait ? Confie Maître Lombard. Au contraire, lorsqu'il réclamait deux billets d'avion pour le Vénézuela, je lui disais : "Demande des premières..."
Je n'avais pas le droit de lui enlever ses illusions qui lui permettaient de supporter le supplice de l'attente. Lorsqu'on supprime le mensonge, on supprime l'espoir."


Voilà bien un drôle de discours que tient Maître Lombard à Michel Gonod en février 1981. Finalement l'avocat ne défend pas son client, comme dans les procès staliniens, il est là pour entretenir le mensonge. Tout cela est révélateur.

Le mensonge c'est l'espoir, on se croirait chez Orwell. Et maître Lombard ne s'en rend même pas compte...
Il aurait fallu du courage pour dire la vérité à Ranucci, mais évidemment, contrairement à ce que prétend Lombard, il était capable de l'entendre. Un prisonnier est toujours capable de recevoir la vérité quand elle est dite correctement.

C'est à lui-même que ment Maître Lombard, bien entendu. Pour n'avoir pas vraiment défendu Ranucci, ou peut-être sur le mode du jeu ou du dédain.

S'ils avaient été intelligents, ses avocats, ils auraient pu comprendre que derrière tout ce désir de fuir, ces billets d'avion et ce Venezuela-Shangri-La, il y avait la rencontre malheureuse que Ranucci fit avec son père le matin du 3 juin. Mais il fallait être habité par la cause de ce jeune homme et obtenir sa confiance.

Les avocats peuvent effectivement aujourd'hui avoir beaucoup de regret, notamment celui de n'avoir pas compris, d'avoir entretenu un horrible et inutile mensonge et finalement dénié la mort.

Ah oui, il peut vous hanter longtemps, Ranucci...


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Message non luPosté :23 juil. 2004, 22:23 
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Et cette comédie a duré jusqu'au dernier instant de l'exécution. Doù provient d'ailleurs cette phrase : réhabilitez-moi. C'était l'incantation qui durait depuis des mois. On devra me réhabiliter, me rendre mon honneur et ma liberté.

Le pauvre ne se rendait pas compte du degré de totalitarisme de nos institutions.

Voilà ce que raconte Michel Gonot en page 142, évoquant la marche au supplice qui singe un véritable chemin de croix, avec ses stations marquées de bassines d'eau : "Me Lombard lui parle sans cesse sur un ton incantatoire. Il le saoule de mots. Il lui cache une dernière fois la réalité. Que lui dit-il ? Que sa mère est une femme admirable, qu'elle ne l'oubliera jamais, que lui non plus ne l'oubliera jamais, qu'il le réhabilitera, que la vérité éclatera un jour, qu'il ne souffrira pas, qu'il ne se rendra même pas compte. Quand Lombar est à bout, Le Forsonney et Fraticelli prennent le relais."

"Lombard l'essuie aussi avec un mouchoir. "Il était mort de peur, dit l'avocat. Son visage était transformé par l"angoisse." Pour Me Lombard, Ranucci n'a presque rien dit."

Maitre Lombard se ment à lui-même. La réhabilitation ? Y croit-il lui-même ? A-t-il fait ce qu'il fallait pour que l'on retrouve l'homme au pull-over rouge ? A-t-il tenu sa parole ?

Christian Ranucci n'a-t-il presque rien dit ? Me Lombard ne dit-il rien ?


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Message non luPosté :24 juil. 2004, 00:08 
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Michel Gonod dit ceci : "Pour Me Fraticelli, Me Le Forsonney et l'aumônier, il répétait sans cesse : "mais vous savez bien que je suis innocent!"

Il réclamait sa réhabilitation et injuriait Me Lombard en lui reprochant de l'avoir mal défendu. Si l'avocat a parlé sans cesse pour donner du courage au gosse, comme il l'appelle, et peut-être aussi à lui-même, il est possible qu'il n'ait pas entendu ces ultimes et inutiles reproches."


Traduisons : Me Lombard a fait comme s'il n'avait pas entendu en somme. Eh oui, les "mensonges-espoir" lui revenaient en pleine figure...

Pour Christian Ranucci viendra le temps de la réhabilitation. Mais qui pourra réhabiliter Me Lombard ?


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