Je reprends ce que dit Aubert aux gendarmes et qui est précis, clair et net :
"À environ un kilomètre du carrefour, à partir de la sortie d'un virage, il apercevait à environ cent mètres le véhicule gris arrêté en bordure de la route, tandis qu'un homme jeune gravissait le remblai et s'enfonçait dans les fourrés en tirant un paquet assez volumineux."
Donc j'essaie de trouver un virage à environ un kilomètre à partir duquel je peux voir à cent mètres. Le seul virage qui a cette caractéristique-mais il l'a lui, complètement - c'est celui qui est à cent mètres effectivement de l'aplomb du lieu de découverte du corps.
Et on ne peut pas soupçonner Aubert d'en rajouter, au moment où il fait cette déclaration, les battues n'ont pas commencées. Donc Aubert fait une déclaration neutre, assez précise : 100 mètres du virage, plus imprécise : à environ 1 kilomètre, mais sufisamment tout de même pour que l'on puisse reconnaître le virage qui se situe à 700 mètres environ du carrefour.
La voiture est d'ores et déjà arrêtée, donc il n'y a pas eu de poursuite à proprement parler, Aubert avait perdu de vue la voiture depuis le carrefour, il l'a retrouve arrêtée.
Et il voit à cent mètres, donc assez loin, un homme qui monte sur le talus.
Et là, où on peut se dire tout correspond, c'est qu'à cent mètres, c'est à peu près là où on va découvrir le cadavre.
Ranucci se serait donc garé tout à côté du cadavre, sans le savoir.
La suite dit ceci : "M. Aubert avait arrêté son véhicule à proximité de la Peugeot 304 grise, immatriculée 1369 SG 06, et interpellé sans le voir le conducteur dissimulé dans les fourrés."
Là tout d'un coup, on est beaucoup mois précis : que signifie "à proximité" ? On ne sait pas trop. Ce dont on s'aperçoit, c'est que M. Aubert est persuadé que l'homme qui s'enfuit est le conducteur. Mais quel élément a-t-il pour le certifier ? Aucun, sinon que l'homme était près de la voiture.
Christian Ranucci dit à ses avocats qu'il n'est pas descendu de son véhicule. Il dit que l'accident l'avait achevé, qu'il s'est garé et qu'ensuite, c'est le trou noir. Il ne se rappelle plus.
Donc Aubert n'a vu cet homme que deux secondes, pas plus, il a cru que c'était le conducteur, mais il ne s'agit que de la déduction : homme près de la voiture = conducteur, que rien ne démontre. Et dans les faits, il est incapable de reconnaître Ranucci.
Voyons la suite : "lui indiquant que l'accident n'avait pas de conséquences graves, qu'il s'agissait d'une affaire simple, et lui demandait de revenir sur la chaussée."
Une chose est claire, Aubert interpelle mais ne dit pas qu'il s'approche. Il interpelle de loin. Il ne dit pas qu'il a essayé de l'apercevoir. Donc au moment où il l'interpelle, il est encore assez loin. Sans doute a-t-il fait quelques pas sur la route, mais pas au-delà. Donc on est au moins à 60 mètres de la voiture.
"N'ayant obtenu aucune réponse, entendu aucun bruit, et constaté que personne ne se trouvait dans le véhicule Peugeot, il repartait en direction du carrefour et indiquait au conducteur accidenté le numéro d'immatriculation du véhicule Peugeot."
C'est bien la peugeot que Aubert a vu, et il était assez près pour noter le numéro minéralogique, assez près pour constater qu'il n'y avait personne dedans. Mais qu'en sait-il ? Il ne dit pas qu'il s'est approché de la voiture. Il dit que sa préoccupation : c'est d'interpeller, et qu'à partir du moment où il n'obtient pas de réponse, il part. Il ne dit pas qu'il s'approche de la voiture en fait. Il reste toujours à 60 mètres. Et à 60 mètres, il constate qu'il ne voit personne par la lunette arrière. C'est tout.
Et il dit qu'il repart, qu'il repart de là où il est garé, qu'il n'a pas besoin d'aller chercher un endroit pour faire demi-tour. Or ensuite, tout au long de la route, il y a un fossé et on ne peut plus faire demi-tour. Pour faire demi-tour, il faut faire une manoeuvre.
Le seul endroit d'où l'on peut repartir sans faire demi-tour, c'est la sortie du virage.
Et donc effectivement, je ne crois pas que la Peugeot était garée plus bas. Parce que plus bas, rien ne correspond à ce que Aubert raconte aux gendarmes. ET rappelons nous qu'il raconte cela avant la découverte du corps, donc quand ses déclaration vont être retranscrites de façon neutres.
Pourquoi mentirait-il ? Comment pourrait-il se tromper d'un kilomètre au bas mot, parce que la seconde entrée, elle se situe à 2 kilomètres, pas à 1. Et la première entrée ne mène pas au tunnel.
Il me semble à moi qu'il ne fait pas de doute que la voiture de M. Christian Ranucci s'est garée tout près, à quelques dizaines de mètres pas plus, de l'endroit où gisait le corps de l'enfant. Et à quellques dizaines de mètres, pas plus, de l'endroit où devait s'affairer l'homme au pull rouge.
C'est l'homme au pull rouge que les Aubert ont vu, c'est la voiture de Ranucci et ils ont bel et bien pris le numéro.
Mais il ne se sont pas approchés, et ils ont fait demi-tour aussitôt.
Voilà la situation telle que je la vois. Plus bas la route n'a plus les même caractéristiques, plus bas on ne voit pas où Aubert aurait pu situer la sortie de virage et la voiture arrêtée cent mètre plus bas.
[/i] _________________ L'adn du sang se trouvant sur le pantalon bleu doit être analysé et comparé avec celui de Mme Mathon, c'est notre exigence pour connaître la vérité.
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