Citation :
Comme Ranucci n'a jamais contesté que le pantalon saisi dans son véhicule était bien celui qu'il portait le 3 juin 74, la vraie question est selon moi de savoir quelles sont ces taches de sang.
Pour moi, ces taches proviennent des quelques blessures qu'il s'est faites dans la champignonnière en voulant désembourber sa voiture.
Il s'est essuyé machinalement les mains sur son pantalon. Le tout mêlé à de la terre, ce qui a donné une coloration brune.
Je poserai la question au docteur Vuillet lorsque je le rencontrerai, à savoir s'il a réellement pu analyser ces taches sur le pantalon.
Le problème, c'est qu'on est obligé de prendre en compte :
1/ le fait qu'il n'y a pas eu d'enquête.
2/ Que Ranucci ne se souvient pas de la moitié des choses (il a oublié le chien qui était susceptible de l'innocenté et de faire tomber les aveux, alors pour le pantalon, qu'en sait-il lui-même ?)
Mme Mathon dit à Gilles Perrault en 1978 que le pantalon ne sortait pas du garage car son fils avait eu un accident de vélomoteur en avril et depuis, il ne servait plus qu'à faire du bricolage.
De plus elle dit que son fils est parti avec un pantaln gris.
Si on doit admettre malgré tout qu'il portait le pantalon bleu au moment de l'accident (ce qu'il dit lors de sa garde-à-vue au milieu de tas de choses fausses, sans que rien ne soit jamais recoupé ni vérifié), il faut donc supposer qu'il s'est changé. Oui mais quand ? puisqu'il a traîné toute la nuit dehors et qu'il ne s'est jamais couché (même en supposant vrai cette chose fausse qu'il aurait dormi à Salernes).
Donc le fait que Ranucci reconnaisse qu'il portait le pantalon bleu ne change rien aux données du problème, cela ne coïncide ni avec le témoignage de Mme Mathon, ni avec le déroulement des faits.
Donc jusqu'à preuve du contraire, Ranucci portait un pantalon gris au moment de l'accident, et il portait un pantalon gris lorsque Rahou et Guazzone l'ont vu.
Le pantalon bleu n'a pas sa place.
Et il faut en venir au faux en écriture publique que constitue le PV de saisie.
Si les policiers rajoutent en douce la mention "un pantalon de couleur sombre", c'est qu'ils ont une intention, sinon, ils auraient demandé à Ranucci de parapher le rajout, ce qu'ils se sont gardés de faire, alors qu'ils connaissent parfaitement les règles. On ne viole pas les règles sans raisons.
S'ils rajoutent cette mention en douce, à Marseille, une fois dans leur bureau, c'est qu'en fait le pantalon n'a pas été saisi dans le coffre, mais qu'ils l'ont vu dans le garage, comme le dit Mme Mathon, où il traînait sur le vélomoteur. Ils en ont vu l'intérêt : les taches de sang, mais n'ont pas voulu risquer le fait que Ranucci puisse démentir en disant que le pantalon étant dans le garage n'avait manisfestement rien à voir avec l'enlèvement et le meurtre.
Et la comédie de la voiture rendue et reprise a à voir avec le fait qu'il fallait récupérer le pantalon en douce dans le garage. C'est tout.
Mais il est possible aujourd'hui de faire une analyse ADN du pantalon et on verra bien qui dit vrai dans cette affaire : les policiers qui affirment que le pantalon vient du coffre et que Ranucci le portait au moment du meurtre et que le sang est celui de Marie-Dolorès, ou bien Mme Mathon qui affirme que le sang qui figure est celui de son fils.
Faisons une analyse ADN et comparant avec l'ADN de Mme Mathon.
C'est curieux, personne ne le demande alors que c'est si simple. Comme c'est étrange.
Le silence est un aveu.