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Ceci étant, relisez moi bien, la cour de cassation et les juridictions inférieures, pour certaines d'entre elles connaissaient elles, les fragilités du dossier.
Giscard connaissait bien le dossier, mais pas au point d'être au courant de toutes les entourloupes. On ne s'est pas vanté par exemple des bizarreries de procédure pour faire réapparaître des PV après les plaidoiries, ou disons, qu'on n'a pas dû tellement insister là-dessus...
Vous dites une chose et son contraire. Giscard ne peut pas prétendre connaître le dossier s'il ne s'est pas renseigné pour savoir si Ranucci est allé en Cassation, si oui pourquoi et quelle fut la décision et la raison du rejet du pourvoi.
Rappelons comment les choses se sont passées :
Alessandra rapporte au dernier moment les PV Martel, C... et celui du "pull over vert". A mon avis, l'avocat général Viala connaissait ces PV bien avant les audiences, et preuve en est, lorsque Maître Collard reçoit ces PV des mains d'Alessandra, il ne les remet pas au président Antona, ce qui était quand même la chose la plus naturelle à faire.
Non, il les remet à Viala. Pourquoi ? Pour que Viala s'en serve bien sûr : on joue coup double : la défense ne peut pas répondre, et on ne pourra pas se servir de ces pièces pour une révision. C'est tout bénef. C'est ce qu'on appelle des méthodes.
Donc PV exhibés après les plaidoiries mais cachées à la défense. C'est ce qu'on appelle une justice démocratique. Il revenait au président des assises de suspendre les audiences, de reporter le procès. Toutes choses qu'il s'est gardé de faire, preuve qu'il était lui aussi au courant de ce qui allait se passer et qu'il connaissait au moins l'existence de ces PV.
Je ne sais comment vous trouvez tout ces gens là, et leurs méthodes, mais personnellement, j'ai dû mal à éprouver la moindre estime. Y compris pour Collard, à qui je donne pourtant l'excuse de la jeunesse.
Donc : réaction de Lombard, un coup comme cela, je demande la cassation et je suis sûr de l'obtenir, parce qu'on m'a caché des pièces, c'est antidémocratique, c'est de la justice d'ancien régime, on ne respecte pas la défense.
Seulement, il faut voir ce que fait le président Antona. Il fait écrire par le greffier cette chose évidemment fausse qu'on a communiqué les pièces à la défense. Ces pièces que le président fait donc semblant lui de ne jamais avoir lues. Mais il les a lues puisqu'il dit que la défense en a pris possession.
Lombard est piégé. Il n'a plus qu'une solution : faire une inscription en faux, c'est-à-dire accuser le président Antona de parjure.
On sait ce qu'il en est de la cour de cassation dans ces cas là, elle s'asseoit sur le droit qu'elle est censé faire respecter et elle demande un témoin.
Donc le moyen de cassation, c'était lequel : on a produit des pièces après les plaidoiries, donc en dehors du contradictoire. Et la cour de cassation répond qu'on a bien communiqué les pièces à la défense (ah bon et la preuve de cela elle est où ?) et qu'elle pouvait donc y répondre. Et donc on ne casse pas.
On a la cour de cassation qu'on mérite, et visiblement on ne mérite pas grand chose. Et visiblement cette affaire était en train de prendre un tour politique, parce qu'il fallait cacher toutes ces manoeuvres misérables.
Qu'est-ce qu'on raconte à Giscard : oui la cour de cassation dit qu'on a produit toutes les pièces et que la défense avait les moyens d'y répondre et que donc si elle ne l'a pas fait, c'est qu'il n'y avait rien dans ces PV.
Voilà c'est tout, voilà ce que connaît Giscard du dossier, c'est à dire beaucoup (le déroulement, les "preuves", le procès, l'instruction, le pull rouge, le couteau et tutti quanti, mais pas assez. Sinon il aurait retenu sa signature qui, à mon avis, lui a coûté sa réelection.
Maintenant il est immortel, pour toute sa vie, comme diraient Flers et Caillavet.