Citation :
Si les avocats ont conseillé, par un signe discret ou non, de ne pas mimer les gestes criminels, ils étaient parfaitement en droit de le faire. Cela fait partie de leur rôle de conseil, à partir du moment où leur client nie le meurtre.
Les innocentistes n'ont aucune raison de s'offusquer de cela et la réaction de jpasc95 me semble excessive à ce propos.
Mais si; il a raison, bien qu'il se laisse aller un peu trop loin.
Ce sont des commérages, férocement contredits par Leforssoney. Le dernier, qui était sur place a par contre évoqué les mots du bâtonnier après la juge a crié "voyez ce que vous avez fait" en mettant lui les photos sous le nez. Ben je vous recopie le passage de son livre. C'est également marrant de lire comment on a contrôlé les dires des Aubert et "la voix fluette", les pieds en marche, mais certainement pas de moteur.
Citation :
Les témoins sont toujours bizarres. Pas moyen
que Martinez et sa copine soient clairs sur la
présence d'un passager. On a alors fait demi-tour
pour suivre à pied le fourgon de police qui roulait
au pas. On aurait dit un cortège derrière un
corbillard. On s’est arrêtés au point de contact
présumé avec les Aubert, d'où le ravisseur était
parti dans la colline avec l'enfant. Ceux-ci
persistaient à le voir extraire la petite fille de
l'extérieur par cette portière bloquée. Sur le
moment, pinailler sur ce genre de détails paraissait
hors sujet, voire indécent. Nous étions sans cesse
au bord de l'incident et on nous regardait à chaque
intervention comme si nous étions partisans de
l'assassinat des petits enfants. Je l'observe dans
son va-et-vient autour de la voiture, encombré du
mannequin qu'on lui a collé dans les bras. À quoi
pense-t-il ?
On a alors escaladé la colline, et perdu
plusieurs minutes à se mettre d'accord sur l'endroit
où avait été retrouvée la chaussure droite. Encore
quelques mètres, et nous sommes désormais dans
une sorte de clairière, où nous formons cercle
autour de lui. Il est au milieu, immobile, avec sa
poupée de tissu et son couteau en carton. Etrange
sabbat, dans le strident vacarme des cigales. Ilda
Di Marino lui a ordonné de mimer les gestes
mortels. Un temps - une éternité - et il s'est
effondré, en sanglotant: « Non ! Je ne peux pas, je
ne peux pas... » Le juge a arraché littéralement
des mains de sa greffière le rapport de
LE FANTÔME DE RANUCCI
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constatations et lui a agité sous le ne les photos du
petit cadavre, en hurlant, méconnaissable:
« Regardez Ranucci ! Regardez ce que vous avez
fait! Ça, vous vous en souvenez? » En face de
nous un gendarme a eu l'air de penser la même
chose: Tout cela n'était pas digne d'un transport de
justice. Elle a fini par se calmer, les lèvres
tremblantes, en entendant Jean Chiappe
grommeler quelque chose comme: «C'est
épouvantable... »
Cela donnera: « La reconstitution du crime
d'homicide a été impossible, l'inculpé prétendant
ne plus se souvenir de cette partie des faits.
1 Dans son livre, Ranucci coupable (France Europe Éditions, 2006),
Gérard Bouladou porte trente ans après une accusation grave, selon
laquelle cette attitude lui aurait été dictée par ses avocats. J'ignore où
il a pris ça, ni ce qu'il peut savoir des conseils que donne un avocat à
son client. Cette accusation est fausse, absurde et indigne