Citation :
Marc, je sais bien que des professionnels peuvent se tromper ; et, théoriquement, , le flic a pu touché le pull ; vous n'avez pas tort d'imaginer un maximum d'hypothèses ; mais d'une part, celle-ci paraît néanmoins invraisemblable : ce qui m'a géné, c'est que vous l'avez érigée trop haut, à mon avis un poil emporté que vous étiez par votre subjectivité (nous le sommes tous bien sûr) à ce moment là ;
Non, vous vous méprenez. Je passe aussi du temps à casser des arguments qui semblent irréfutables aux yeux des culpabilistes. Je n'ai pas d'a priori. L'hypothèse donnée, je ne l'affirme pas haut et fort, car comme je l'ai dit, elle ne tient pas compte des mensonges de Gras, et je vais devoir y réfléchir plus longuement. Ce qui est important pour moi (comme pour Antoroma, je crois), c'est de fournir des hypothèses convaincantes là où on dit (qu'on soit culpabiliste ou innocentiste) qu'il n'y en a pas. En faisant cela, je crois que je rends service aux uns comme aux autres. Ceux qui veulent déposer une requête en révision foireuse savent ce que ça a donné les fois précédentes.
Citation :
Je n'affirme pas pour autant que " le pull était forcément celui de l'homme vu par monsieur Martel, et que le chien suit forcément la piste de l'assassin. "
Je constate cependant qu'il est un élément très troublant de l'affaire et que le capitaine GRAS n'a eu que de MAIGRES arguments pour minimiser l'importance du pull, et que son témoignage est un tissu de conneries en 1985.
je trouve cela intéressant au-delà même du tissu de laine rouge de conneries : c'est quand même un professionnel, un spécialiste, un habitué des interrogatoires ; ET IL N A SU RIEN INVENTER DE VAGUEMENT VRAISEMBLABLE POUR LE CHIEN. Ses mensonges ont été balayés d'un revers, ils ont sautés aux yeux ; on a pu les démasquer immédiatement.
En 1985, il ne risquait rien à dire : u n de mes hommes m'a avoué avoir touché le pull, du coup
le pistage n'a aucune valeur, mais comme l'enquête s'est résolue, qu'on a retrouvé le cadavre à ce moment là, ça n'avait à nos yeux plus grande importance.
C'est vous même qui avez suggéré cette hypothèse. Pourquoi Gras n'y a pas pensé en 1985 et a préféré raconter des conneries telles qu'on savait qu'il mentait, et ce, donc, FORCEMENT VOLONTAIREMENT ?!
Là, je crois, c'est oublier que la gendarmerie appartient à ce qu'on appelle "la grande muette". De tous temps, l'armée a préféré avancer des conneries plutôt que de reconnaître ses erreurs. C'est dans l'intérêt de son prestige (quoiqu'en réalité, ça la dessert plus que ça ne la sert). C'est vrai que dans ce cas-là, on aurait dû aider Gras à fournir de meilleurs mensonges. Mais en tout cas, pas mon hypothèse, où un gendarme comment une erreur grave (même s'il est bien excusable). D'autant que dans cette hypothèse, Gras ne le sait pas, et cherche donc ailleurs une explication, sans en trouver aucune de convaincante. Le gendarme 1, interrogé par Gras des années après, ne se souvient plus avoir touché le pull avec les doigts, et ne se souvient que de l'avoir mis dans un sac en plastique prudemment (il a une mémoire sélective, où ses erreurs disparaissent, et c'est tout naturel). Gras ayant reçu le pull dans un sac croit son gendarme sur parole.
Citation :
Les mensonges de Gras sont par ricochet des éléments qui renforcent l'importance du pull d'une part, et qui accréditent l'idée générale de manipulation effectuée par les flics d'autre part dans cette affaire ;
De la même manière que je crois que Spinelli a sûrement assisté à l'enlèvement comme je l'ai dit dans un message précédent ; cet effet ricochet qui devient boomerang pour les flics.
C'est de cet ordre là aussi que m'intéresse le témoignage de Moussy ; car omme vous l'aviez justement signifié, renverser un chien à 20h30 à Marseille ne veut pas dire qu'on y a passé la nuit, ni d'ailleurs qu'on l'a passé à Salernes ;
par contre, on sait que Alessandra a enterré l'affaire et a menti là dessus ; que ce soit idiot, car il aurait pu raisonner 2 secondes et se dire lui aussi que cela n'avait pas d'importance et ne remettait pas en cause la culpabilité de Ranucci est un problème d'une autre nature.
Ca ne prouve pas qu'il a fait disparaitre des procès verbaux autres etc..
Mais ça prouve qu'il en était capable, capable de bafouer son devoir d'impartialité, que sa morale en l'affaire était maléable...
C'est le grand malheur de notre justice qui n'évolue pas comme on peut le constater :
C EST OUTREAU OU PAS ASSEZ.
Non, il y a sûrement des procès qui ne sont ni Outreau, ni pas assez. Tous ceux dont on ne parle pas, c'est-à-dire la grande majorité.
Pour le reste, c'est votre droit de penser ça. Je crois qu'il y a eu des irrégularités et des erreurs, mais pas autant que le disent habituellement les innocentistes. Par exemple, je trouve les explications de Gérard Bouladou sur la fiche de scellé du couteau et le récapitulatif de Porte très convaincantes ; en tout cas beaucoup plus convaincantes que celles de ceux qui n'y connaissent rien et prétendent que la fiche qu'il prennent pour un PV est un faux et que par conséquent les gendarmes ont replanté le couteau, etc.
L'explication (possible) concernant certains comportements des policiers et une enquête à charge à partir du 6 juin, je l'ai déjà donnée : les policiers ayant reçu des aveux sincères, non suggérés, sans autres questions que "pouvez-vous nous décrire les lieux, les enfants, etc" quand Ranucci ne donnait pas assez de détails, et ayant vu Ranucci faire un plan sous leurs yeux sans qu'il lui soit donné la moindre indication, ont la certitude à 100% que Ranucci est coupable. Ils n'ont plus qu'à rassembler des évidences dans ce sens, et n'ont plus besoin d'échaffauder tout un tas d'autres scénarios. Précisons qu'ils n'envisagent pas de scénario avec un complice, apparemment, et c'est sûrement aussi une erreur. Ils écartent alors les témoignages concernant l'homme au pull-over rouge, parce que Ranucci a un alibi et n'a pas de Simca 1100.