Répondant au fait que certains, comme c'est mon cas, considèrent qu'il ressort des déclarations du juré Jean Blaty que l'attitude de Ranucci lors de son procès a pu attirer sur lui l'hostilité du jury et la sienne propre et peser ainsi lourdement dans les votes sur la culpabilité et sur les circonstances atténuantes,
Jayce a objecté :
Citation :
Pas à moi, désolé. On a plus à faire à des personnes de droit, mais à des citoyens à qui on a demandé de se prononcer. Dans leur esprit, compte tenu qu'il ont l'intime conviction que Ranucci est coupable, la question reste de savoir s'il a des circonstances atténuantes.
Vous nous expliquez ainsi que des non spécialistes du droit étaient amenés à se prononcer "en tant que citoyens" et c'est parfaitement exact... On pourrait aussi demander à un jury populaire de se prononcer sur des diagnostics médicaux tant qu'on y est... Pourquoi pas...
Vous nous dîtes en parallèle que ces jurés pouvaient avoir l'intime conviction que Ranucci était coupable. Ce qui est bien pratique c'est que la Loi précise qu'on ne leur demandera pas de justifier de cette conviction par des preuves. Cette certitude est donc basée sur des éléments fournis par le dossier dont nous savons aujourd'hui qu'ils ne sont pas probants.
Donc la seule façon de ne pas appliquer la peine suprême c'était de déterminer des circonstances atténuantes sur la nature desquelles la Loi ne peut être plus exigeante que sur la nature des éléments à charge.
Fautes d'éléments matériels, c'est donc d'intime conviction qu'il s'agit en fonction de l'"impression" laissée par l'accusé...
Voila que l'accusé n'a pas l'attitude adéquate en de pareilles circonstances : la partie civile attendait ses remords, M.Viala également, son propre avocat en rajoute, sans compter l'abandon de Maître Fraticelli... Certains jurés sont outrés de l'attitude de Ranucci, énervés par cette croix pectorale trop voyante.... Il ressort des impressions de M.Blaty que les circonsntances atténuantes ne sont même pas envisagées... Le seul rempart contre la peine de mort serait alors "une profonde aversion" contre cette peine, ce qui n'est pas non plus le sentiment de la majorité des membres du jury.
Ranucci a été condamné sur un dossier abominablement incomplet et mensonger : qui peut me dire aujourd'hui en mettant sa main au feu (et en la retirant intacte) que le sang tachant le pantalon bleu est bien celui de l'enfant, que la terre qui le macule est bien celle du lieu du crime ou de la galerie.... que le couteau .... que la 304 .... Les jurés ont cru qu'il y avait des preuves et il se trouve aujourd'hui des gens apparemment sérieux qui le pensent (ou du moins l'affirment). Il résulte du dossier que pour la culpabilité, il n'y avait pas grand monde en 76 à la remettre en doûte.
En ce qui concerne l'absence de circonstances atténuantes, je suis amené à croire que les faits n'y sont pas pour grand chose et que l'attitude de Ranucci a été exploitée contre lui, ce qui est une ignominie. D'autant que M.Blaty en parle tranquillement comme d'une évidence.
Cette attitude aurait pu être sans doûte un argument fort de la Défense qui n'a pas été mis en avant, mais faut il le reprocher à Paul Lombard qui avait la tête dans le guidon de n'avoir pas argumenté en ce sens ... Paul Lombard était aussi énervé par l'attitude Ranucci que les autres...
Citation :
Son attitude peut faire figure de circonstance atténuante aux yeux des jurés, c'est certain. Mais quand M. Blaty voit Ranucci arrogant, voire irrespectueux, est-ce qu'il a le coeur à lui trouver des circonstances atténuantes, sincèrement.
Ce que vous confirmez. On n'a pas le coeur d'accorder des circonstances atténuantes à un tel accusé... Quelle que soit la réalité des faits. Un tel sentiment a prévalu jusqu'au Président, contre ses principes, sa "profonde aversion" et ses critères...
Citation :
Ce que j'ai interprété des propos de M. Blaty, c'est surtout que son sentiment est que Ranucci n'a su mettre aucune chance de son côté
Il est tellement commode de se dire que Ranucci s'est condamné lui-même par son attitude que tout le monde y adhère, même Perrault d'une certaine façon. C'est le fil rouge (!) des efforts littéraires de M.Fratacci et de M.Bouladou.
Ainsi donc, la justice qui a jugé au nom du peuple français, même si elle s'est trompée aura droit, elle, aux circonstances atténuantes... C'est bien l'essentiel, non ?
JE NE MARCHE PAS...
Je demande solennellement à la justice de mon pays, en tant que modeste électeur et justiciable, d'arrêter de déc... . Et de faire repentance quand c'est nécessaire. Comme elle vient de le faire pour M.Audibert.
Je demande au législateur de définir des règles qui protègent aussi efficacement le justiciable que le consommateur...