Citation :
A mes yeux, les zones d'ombre et les variations des témoignages Aubert ne doivent pas nous faire oublier l'essentiel.
1/ Les Aubert ramènent à Vincent Martinez (qu'ils lui apprennent ou qu'ils lui confirment, peu importe...) le numéro de la plaque minéralogique du coupé Peugeot. Les Aubert ont donc bel et bien vu la voiture de Christian Ranucci.
2/ Où l'ont ils vue ? A l'aplomb de l'endroit où a été découvert le cadavre de Marie Dolorès Rambla (j'ajoute sur ce sujet que même Gilles Perrault, à la page 72 de son livre "L'ombre de Christian Ranucci" (édition Fayard), considère ce point là comme une évidence.
Non, ce n'est pas ce que dit G Perrault.
Ce n'est pas ce qu'il pense personnellement, mais ce que pensent les Aubert.
Il écrit : "...ils n'ont jamais varié sur la localisation de la scène..."
Ca ne veut pas dire qu'il est lui-même convaincu que l'endroit de l'arrêt est indiscutablement celui de l'aplomb du Lieu du crime.
Je pense qu'il faut considérer cela comme une hypothèse probable mais non acquise.
Il ne faut pas oublier que les Aubert n'ont jamais été directifs dans leur témoignage.
Lors du tapissage à l'Evêché, ce ne sont pas les Aubert qui ont désigné C Ranucci aux policiers mais l'inverse. Pour des témoins aussi importants, ça commence mal !
Le 24 juin, lors de la reconstitution, il n'est pas écrit dans le PV de transport de la juge que les Aubert ont explicitement désigné l'endroit où ils ont vu la 304 stationnée. Et pourtant cela s'imposait non ?
Certes, ils n'ont pas démenti cet endroit et C Ranucci non plus mais je pense que ça laisse la porte ouverte à d'autres hypothèses sur cet endroit.
Citation :
3/ A partir de ce qu'ils ont vu ce jour là, les époux Aubert contactent la gendarmerie dés qu'ils apprennent l'enlèvement de Marie Dolorès Rambla. Je ne pense pas qu'ils auraient agi ainsi si ils n'avaient vu qu'un simple paquet assez volumineux. Ce qui me conduit à penser qu'ils ont bel et bien parlé d'un enfant à Vincent Martinez au retour de leur poursuite, sans craindre quoi que ce soit à ce moment là, ne sachant pas de quoi il en retournait (ou alors, il faudrait admettre que Vincent Martinez, lui aussi, ment).
Ce n'est pas improbable.
Mais cela soulève une question : M Martinez a t-il bien rapporté cet élément au gendarme de Gréasque le 3 juin ?
Si M Martinez n'a pas signalé cet élément au gendarme lors de sa déclaration sur place à Gréasque le jour même, on peut comprendre qu'il ait oublié de le faire étant focalisé sur le préjudice qu'il a subi concernant l'accident au carrefour.
Mais il semble qu'il ait oublié de le faire à nouveau lorsqu'il a spontanément appelé le 5 juin en fin de matinée pour signaler qu'un enfant pouvait finalement, contrairement à ce qu'il avait déclaré le 3, se trouver dans la 304 au moment de l'accident au carrefour.
A t-il bien rapporté cette fois les propos de M Aubert au sujet du type s'enfuyant avec un enfant dans la colline ?
S'il l'a fait, manifestement, le capitaine Gras n'a pas jugé utile de le noter dans son PV de synthèse, ce qui est difficile à comprendre.