Citation :
Vous me pardonnerez de vous répondre ceci, mais je trouve votre explication un peu tirée par les cheveux.
Par contre, sur ce plan qu'on lui aurait fait dessiner à partir d'un calque, que Christian Ranucci reproduit en pensant qu'il correspond à l'endroit où habite Maurice Benvenutti, là, je bloque. INTELLECTUELLEMENT, je bloque, pour la bonne et simple raison qu'il n'a pas reparlé de tout cela après ; même quand il prit conscience qu'il s'était fait berner. Il n'a jamais évoqué, sauf une fois, ce "détail" qui reste quand même, quoiqu'on dise, l'élément le plus lourd des aveux ; et cette fois là, c'était pour dire au juge d'instruction qu'il avait bien dessiné le plan, ni plus, ni moins. Décidément, je bloque. Nul ne me fera jamais croire que ses avocats n'ont jamais pointé du doigt cet épineux problème. Pourquoi n'en est il rien ressorti ? Et j'y reviens encore mais, dans son récapitulatif, il parle de la confrontation avec les Aubert ; il explique les circonstances qui "déclenchent" les aveux (Christian Ranucci n'est donc pas amnésique et se souvient de ces moments) et ne dit pas un mot sur ce plan. L'explication qui consiste à me répondre qu'il a pu oublier d'en reparler est à mes yeux irrecevable. Si les enquêteurs lui ont mis, au moment des aveux, un calque sous le nez et lui ont demandé de le reproduire, Christian Ranucci s'en souvient forcément.
Ca fait des mois et des mois qu'il a été clairement démontré que ce croquis est trop parfait pour être honnête.
Votre extrême complaisance envers les policiers vous aveugle.
Manifestement, toutes les explications du monde ne vous conviendront jamais.
Devant la juge le 27 décembre 74, il dit qu'il n'est d'accord avec rien. Le problème est cette petite dame n'a pas voulu entendre les explications que C Ranucci avait à donner. D'ailleurs, le lendemain, il lui enverra un courrier pour lui dire sa déception de n'avoir pu s'exprimer.
Et vous, tout ce que vous retenez, c'est la phrase dictée par la juge indiquant que c'est bien lui qui a dessiné le plan.
La question est : l'a t-il dessiné seul ? évidemment non.
Je maintiens qu'il y a forfaiture policière sur ce point. On peut donc tout à fait imaginer qu'ils ont dessiné ce plan sans les mentions manuscrites (rajoutées ensuite par C Ranucci à la demande des policiers) en lui disant : "bon, comme tu viens d'avouer, on a fait une esquisse de l'endroit où tu dis être allé à Marseille...tu as juste à rajouter ici "rue qui monte" etc etc etc..et signer en bas."
Curieusement sur ce plan figurant dans le dossier pénal, il n'est pas mentionné quelque chose comme : "plan du lieu de l'enlèvement (cité ste-Agnès)"
Finalement, pourquoi devrait on considérer ce plan comme étant catégoriquement le lieu de l'enlèvement ??
Il n'y a aucune indication de nom de rue. On a un suspect qui est capable de reproduire d'une manière extraordinairement précise un endroit mais sans donner aucun nom de rue.
Le 27 décembre, la juge ne fait pas écrire : "vous avez dessiné un croquis qui est le lieu très précis de l'enlèvement de la petite fille." Elle fait juste écrire : "je me souviens être parti en week-end, m'être rendu à Marseille à un endroit dont j'ai dessiné le plan qui constitue la cote D24."
Désolé mais ça n'est pas convaincant donc je ne vois pas pourquoi ce plan serait à charge.
Voilà pouquoi C Ranucci ne donne pas d'explication particulière comme vous l'auriez souhaité puisque cet élément ne lui a jamais été présenté comme tel.
Pour moi, il n'est qu'une grossière machination policière.