Je suis d'accord avec vous Doornroosje : faute de la moindre précision dans les PV, le POR semble le seul support disponible le 5 juin à 15h40 pour mettre le chien en piste.
Mais si je suis bien votre raisonnement, une chose me semble illogique …
• Les gendarmes prennent la peine de faire venir un chien de la brigade d'Arles (seul chien qui était disponible).
• Ensuite, d'après vous, le chien ne participe pas au ratissage. Les gendarmes se privent donc de ses services ? … alors même qu'ils l'avaient fait venir exprès et surtout qu'ils étaient mobilisés pour retrouver une enfant (la pire des angoisse). Ils sont "
space", les gendarmes ou quoi ?
Alors, je présume peut-être, mais si on suit votre hypothèse, et qu'on estime aussi que les gendarmes ont à coeur de retrouver l'enfant, si le chien n'a pas participé au ratissage de 14h05, c'est que les gendarmes savaient à peu près où ils devaient chercher (zone de l'arrêt de la 304). Ce qui tendrait à conforter le témoignage Aubert (au moins sur l'endroit où ils ont vu quelque chose).
Autre alternative, si la confortation du témoignage Aubert ne vous satisfait pas : on peut considérer que le toutou a été bel et bien "
mis en piste" dans l'opération de ratissage. (PV 610-1, Section "Enquête", paragraphe 2 : "
Cette opération [le ratissage]
commence à 14h05 (…),
le chien policier de la compagnie de gendarmerie d'Arles est mis en piste").
Ensuite, dès que les gendarmes du ratissage apprennent que ceux de la champignonnière ont trouvé un indice (le POR), ils envoient le seul chien disponible là-bas, pour trouver éventuellement une piste à partir du pull. Le
timing pourrait coller, le pull étant retrouvé à 15h20 (PV 610-2, Section "Mesures prises", paragraphe 3), et le chien arrivant là-bas à 15h40 (idem).
Votre autre hypothèse sur le silence des sources à propos de ce qu'on fait sentir au chien est la suivante : dans le PV on ne dit pas que le chien a été mis en piste à partir du POR parce qu'on savait déjà (quand on a rédigé le PV) qu'il n'appartenait pas à C. Ranucci (et que donc, vu qu'on tenait un coupable idéal, on allait s'empresser d'éloigner tout ce qui pouvait diriger l'enquête vers quelqu'un d'autre).
Cette hypothèse pourrait tenir la route, sauf que, même lorsque ce chien est "
mis en piste" une première fois à 14h05 pour retrouver la fillette, rien non plus n'est précisé quant à ce qu'on lui fait renifler …
Et pour le coup, le gendarme qui tape le PV n'aurait aucune raison de taire soigneusement ce qu'on avait donné à sentir au chien (par exemple un vêtement de la petite fille).
Je pense donc qu'il s'agit plutôt du laconisme malheureux de ce type de source que d'une volonté délibérée d'être défavorable à Ranucci.
Enfin, je ne pense pas que les gendarmes savaient forcément qu'un "satyre au pull over rouge" sévissait dans une ou plusieurs cités de Marseille. Je suis bien certaine que par la suite ils le sauront par coeur, si j'ose dire, mais là, satyre ou pas, les gendarmes de la champi font exactement ce que n'importe quel enquêteur sur le terrain aurait fait :
Vous cherchez une petite fille qui a disparu depuis 48h (et qui a peut-être une toute petite chance d'être encore vivante).
=> Le temps presse. Vous avez appris qu'un truc bizarre s'est passé dans une galerie de champignonnière à proximité d'un endroit où des témoins ont vu une scène qui les a inquiétés — je n'entre pas pour le moment dans le distingo paquet ≠ enfant).
=> Vous fouillez la galerie (évidemment).
=> Vous trouvez un truc qui est, selon toute apparence, caché (le POR, mais ça aurait aussi bien pu être un mouchoir, une casquette, une chaussure ou n'importe quoi d'autre).
=> Vous pensez que ça peut être un indice lié à l'affaire (vous n'en êtes pas sûr).
=> Vous prenez l'indice, vous réclamez le chien à vos collègues, et vous le lui faites renifler. Sinon quoi ? La petite fille n'est pas encore retrouvée, ça pourrait être très grave de ne pas exploiter un possible indice.
Je ne sais pas pour vous, Doornroosje, mais à moi cela semble la chose à faire.