Citation :
ranucci dit à son avocat:"le couteau est bien à moi",il aurait dit aux enquêteurs ou il l'a mis.Il s'en souvient,donc.Alors pourquoi personne ne lui demande pourquoi il l'a mis là?Et même lui aurait pu spontanément donner une explication.Peut-être,n'y avait-il aucun mal à cela.
Il s'explique un petit peu dans le récapitulatif qu'il écrit après le procès. Il a dû retrouver le couteau dans sa voiture, et dans cet état à demi-amnésique, il s'est dit : j'ai dû acheter cela quelque part et je ne m'en souviens pas.
Jusqu'au procès, il ne réfléchit pas à ce problème. C'est finalement au moment du procès qu'il trouve la solution : le couteau n'est pas à moi parce que je ne pouvais pas l'acheter, les magasins étaient fermés le dimanche et le lundi de pentecôte.
Et s'il dit à l'avocat, il est à moi, c'est parce qu'il a dû le retrouver dans sa voiture et ne pas comprendre sa présence.
Ceci dit mon raisonnement ne tient qu'à moitié, parce qu'à un moment il se rend compte de son innocence mais il ne songe pas à dire : le couteau n'est pas à moi.
C'est curieux comme réaction, mais il faut faire aussi avec l'aliénation de la détention. La détention est très destructrice. Les juges le savent et utilisent ce moyen pour amollir les gens, qu'ils se défendent moins bien.
Une chose est sûre, ce couteau, il l'a vu. Mais une autre chose est maintenant quasiment certaine : on a enfoncé le couteau juste avant le déclenchement des recherches pour fabriquer "la preuve parfaite" dont parlait l'avocat général Viala. Et prétendre que c'est lui qui avait indiqué le lieu aux enquêteurs. Or il est à peu près sûr qu'on a retrouvé le couteau la veille, avec le pull et le reste. Et à ce moment là il n'était pas enfoncé et la poële à frire était inutile.
On trouve un pull, il n'est pas à Christian.
On trouve un paquet de biscuit, ce n'est pas Christian qui a acheté cela.
Donc le couteau n'est-ce pas dans la même veine ?