C'est incroyable, comme le policier qui interroge M. Pappalardo manque de rigueur : voici ce qu'il retranscrit : "Dans cette photographie, que vous me dites être celle du nommé Ranucci Christian, je reconnais formellement un individu qui a entraîné mon fils Patrice, âgé de 4 ans et demi, dans le sous-sol des parkings souterrains d'un bâtiment voisin de celui où je demeure, il y a trois mois environ ..."
La déposition devrait être : je reconnais formellement l'homme que j'ai vu dans l'entrée de mon immeuble en train de regarder les boîtes aux lettres et que mon fils a désigné comme le monsieuir d'hier.
Les arguments de Gérard B. sont parfois incroyables. Ranucci se plaint que lors de la confrontation avec les Pappalardo, il est mis au milieu de deux inspecteurs bien vêtus alors que lui porte une chemise sale et un pantalon fripé, des cheveux en brosse, et qu'il n'est pas rasé.
Gérard B nous explique que Ranucci n'explique pas comment en prison il n' pas pu se laver, ni se raser.
Ben quand on connaît les prisons, en 1974, poser la question, c'est y répondre, il a peut-être la chance de bénéficier de deux douches par semaines. Quand aux cheveux en brosse, à mon avis, on ne lui a pas demandé son avis. Voyez. Et quand aux fringues, ben il faut un permis de visite pour pouvoir en apporter. Mme Mathon est à Toulon, la taule est à Marseille. Ben voilà l'explication, pour avoir des fringues correctes, pour pouvoir se laver, obtenir un rasoir, ben il faut pouvoir cantiner, les bons de cantine, c'est une fois par semaine, pour peu qu'il ait oublié le rasoir, ben il est bon pour attendre la semaine suivante.
Gérard nous dit : l'empêchait-on de se laver et de repasser ses vêtments ? Se serait étonnant. Ben peut-être que dans le quartier d'isolement, il n'a pas droit effectivment à la table à repasser, et il n'a peut-être pas pu cantiner un rasoir.
L'argument n'est pas honnête, c'est à la juge de veiller à ce que les policiers qui servent au tapissage, s'habillent à peu près pareil.
Alors quand le père et le grand frère reconnaissent Ranucci, Gérard ne dit rien, tout lui convient. mais quand le petit ne reconnaît pas Ranucci, au lieu de dire, bon là il y a un problème examinons plus attentivement la chose, il dit : ha oui mais Ranucci n'était pas habillé pareil, et n'était pas coiffé pareil. Mais enfin, le gamin a passé un moment avec le monsieur au cheveux blancs apparemment. Donc il faudrait plutôt être prudent.
Ensuite Gérars nous dit qu'il est facile d'insuffler le doute dans l'esprit du lecteur. Mais le doute est une vertu. Il faut douter pour pouvoir réfléchir. c'est quand on ne doute de rien qu'on fait des bétises.
C'est quand même ahurissant de nous prier de ne jamais douter et de reprocher à Perrault de faire douter le lecteur.
C'est veruteux que le lecteur doute et donc pèse chacun des éléments qu'on lui présente.
Sur quoi se base Gérard pour dire qu'il n'y a pas de doute sur le fait que Ranucci est bien l'homme qui cherche M. May ?
Sur le fait que M. Pappalardo a écrit sur la main courante que cet homme avait les cheveux châtains clair, comme Ranucci qui lui a les cheveux châtains. Voilà l'élément qui est censé confondre Ranucci.
Comme dirait Gotlib : chef, c'est maigre !
Ensuite on affirme que le petit Pappalardo ne connaît pas les couleurs et c'est pourquoi il a dit "cheveux blancs" au lieu de cheveux châtains clair.
Mais tout cela ne font pas une preuve.
Et voilà ce qui est écrit dans le livre de Gérard : "La phtographie parue dans la presse en pouvait pas, à elle seule, influer à ce point la mémoire de ces deux témoins."
Oui, c'est bien gentil, mais dans quel état d'esprit ces gens là viennent-ils dénoncer Ranucci ? Ils ont été choqué par cette histoire d'homme qui vientdiscuter dans la nuit desparkings avec un gamin de 4 ans et demi, ils ont vu un type trois mois avant, TROIS MOIS AVANT, cela, Gérard n'en discute même pas, et ils sont persuadé que c'est Ranucci.
Mais quand on connaît la fragilité d'un témoignage, il faudrait tout de même apprendre à être un peu prudent.
Un peu prudent.
"La couleur des cheveux, continue-t-il, leur ondulation, et autres détails du signalement, donnés au moment des faits, LAISSENT PENSER que Ranucci est bien l'auteur de ceux-ci.
Donc ça "laisse penser", des preuves, des faits, des recoupements ? Non pas un. Une enquête pour vérifier quelque chose ? NOn pas l'ombre d'une.
Attendez, il y a un mort dans cette affaire, et un mort parce que justement on n'a rien vérifié.
Donc que faudrait-il faire : déjà vérifier l'existence ou non de ce monsieur May, et ça ne donnera pas grand chose. Ensuite, vérifier l'emploi du temps de Ranucci, ce qui n'a pas été fait mais ce qui ne gène pas le moins du monde Gérard, trente ans après, ce sera difficile c'est sûr, et donc, au lieu de dire que ce la "LAISSE A PENSER", il vaudrait mieux selon moi reconnaître qu'on ne peut pas véritablement conclure.
A c'est sûr avec des "LAISSE A PENSER" un peu partout, on finit par tailler un costume de coupable présentable... Mais ce n'est pas une méthode de travail selon moi.
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