Marc D. a dit : Citation :
Noublions pas que Ranucci aime raconter un peu n'importe quoi. Je ne sais pas s'il est assez pervers vous raconter une vérité tout en y ajoutant un détail impossible (la façon de planter le couteau), mais en tout cas, il raconte pas mal de bobards, et il n'est pas très fort pour ça.
Intéressante votre démarche de reflexion. Elle est identique à celle des enquêteurs qui interrogent Ranucci, et à celle des psys-experts qui l'ont examiné : partant du principe qu'il est coupable, ses propos doivent corroborer les constatations.
Mais il me parait déplacé d'affirmer que ranucci
"aime raconter n'importe quoi". Qu'il soit étranger à ce qu'on lui reproche ou coupable, Ranucci n'est pas en position de dire ou de faire ce qu'il aime.
La façon dont se passent les aveux :
- l'enquêteur pose une question
- l'inculpé répond verbalement ou d'un signe
- l'enquêteur reformule et tape sur le PV
Ce qui en résulte correspond plus au style de l'enquêteur qu'à celui de Ranucci.
Citation :
On ne sait pas ce qu'il a dit exactement pour le couteau. On lui demande comment il s'est débarrassé du couteau, et il décrit ce qu'on lui demande mais peut-être sans grande conviction, sans vraiment s'en rappeler. L'initiative de dire "comment" ne vient peut-être pas de lui.
Gravissime, vous êtes en train de considérer comme vraisemblable que les aveux non seulement aient pu être extorqués, mais encore qu'ils ne reflètent pas la réalité de ce que Ranucci a pu reconnaitre.
Citation :
D'ailleurs, les enquêteurs ont besoin d'informations précises : où, quand, comment, pourquoi. Ranucci, lui, pinaille sur des détails sans importance (aux yeux des policiers, en tout cas), et reste assez confus sur ce qui les intéresse vraiment.
On peut en tirer le sentiment que Ranucci ne se souvient pas ou qu'il est étranger à cette affaire...
Citation :
Ici, on peut deviner les question des policiers (même si ce n'est qu'une supposition de ma part). Il dit qu'il est retourné sur la route. Les policiers : et le couteau ? Ranucci : je ne sais pas, j'ai dû le remettre dans ma poche. Je me suis remis au volant, etc... Les policiers : vous ne vous êtes pas débarrassé du couteau ? Ranucci : si, le long de la piste, dans la tourbe. Les policiers : et comment l'avez-vous caché ? Ranucci, pas très convaincu : je l'ai jeté [à terre] et j'ai donné un coup de pied dedans.
Et ne croyez pas que ca se passe comme une aimable conversation, qu'il y ait ou non des pressions physiques ou des violences. La pression psychologique est énorme sur quelqu'un qui se trouve en position d'accusé.
Citation :
Le fait qu'il l'ait trouvé dans un lieu assez similaire à ce qui est décrit dans les aveux plaide en faveur de la culpabilité, même si on peut aussi en conclure que le couteau n'a pas été retrouvé exactement comme Ranucci l'avait décrit.
Tout au plus y a t il des présomptions, qui se sont transformées en certitudes et qui ont été présentées comme telles. Votre formulation illustre clairement que rien ne peut être affirmé de façon indubitable.