JPasc a écrit:
Citation :
Je viens d'appeler Mme Di Marino. Cette dame a maintenant près de 70 ans.
Je lui ai demandé si je pouvais m'entretenir avec elle, elle a refusé.
J'ai entendu une voix un peu craintive, probablement extrêmement méfiante.
C'est effarant de voir que 30 ans après, cette affaire a décidément laissé des marques douloureuses.
A nouveau bravo pour essayer de contacter les protagonistes de cette affaire, JP. Mais si certains refusent de vous répondre, ce n'est pas obligatoirement parce qu'ils se sentent coupables, ou mal à l'aise. Ils en ont peut-être assez de cette histoire, qui pour eux est classée.
Le travail de Mlle Di Marino est volontiers critiqué, sur ce forum.
N'oublions pas qu'un élément nous manque et nous manquera toujours: comment se comportait réellement Christian Ranucci lors de ses aveux à l'Evéché, puis lors de ses auditions chez le juge.
Il est POSSIBLE que ses aveux aient été en qq sorte extorqués; il est POSSIBLE qu'il ait été très passif chez le juge, se contentant de répondre par des borborygmes et des mouvements de tête; mais celà n'est en rien CERTAIN. Il est POSSIBLE aussi qu'il ait raconté calmement ce dont il se souvenait, ou ce qui n'était pas trop difficile à raconter.
Cette façon de se comporter a eu nécessairement un impact majeur sur le crédit que policiers et juges ont apporté à ses aveux.
Imaginez qu'il ait dessiné le plan de l'enlèvement de mémoire, sans aucune sollicitation - et çà, seuls les policiers présents peuvent l'affirmer. Alors tombent les arguments sur la Simaca 1100, la non reconnaissance par Jean, etc. Le malheur vient ici de ce que nous ne pouvons pas accorder un crédit aveugle aux policiers, parce qu'il y a eu des affaires où leur probité a été mise en cause.
Ce que je veux dire, c'est que les policiers et le juge, en 1974, n'ont pas cherché à convaincre les participants d'un forum sur le web en 2006. si vous additionnez l'équation "Ranucci présent sur les lieux + possibilité qu'il ait été vu par les Aubert avec un enfant + aveux spontanés + désignation de l'endroit où est le couteau" alors le doute ne peut plus exister ni chez les policiers ni chez le juge. La fameuse "instruction à décharge" ne tient alors plus beaucoup la route.
Bien sûr, c'est au jury d'assisses de se prononcer quant à la culpabilité. Bien sûr eux n'ont pas assisté aux aveux et auditions et peuvent donc en mettre en doute la validité. Bien sûr il y a probablement eu ici une "collusion naturelle" entre les magistrats professionnels (influençant les jurés populaires) et le magistrat instructeur + les policiers enquéteurs. Bien sûr au moins en théorie un innocent peut se trouver pris à ce piège.
Donc le dossier doit être suffisamment étoffé pour rester solide au moment du procès. C'est sans doute le sens de la phrase de Pierre Michel "convaincu de la culpabilité de Ranucci mais répugnant à transmettre un dossier d'instruction à l'état de brouillon".
Mais admettons au moins l'HYPOTHESE que Mlle Di Marino n'ait tout simplement pas envie de perdre son temps à revenir sur une histoire pour elle limpide.
Bonne journée