Bonjour Carmencita,
Vraiment je crois difficile d'appliquer notre logique au comportement du meurtrier, quel qu'il soit. En y réfléchisant, bien au calme devant notre PC, nous aurions emporté le couteau pour le jeter loin, nous aurions aussi jeté notre pantalon, et sans doute n'aurions nous pas attendu les policiers tranquillement, chez nous.
Ou alors nous pouvons nous imaginer paniqués, jetant le couteau sur place, remontant en voiture et fuyant très loin le plus vite possbe, sans nous soucier d'une roue qui frotte.
Mais le comportement humain est souvent bien irrationnel, surtout dans des circonstances extrêmes.
Si Ranucci est coupable, et qu'il vient de mettre sa vie en l'air sur un moment de panique, il est à mes yeux vraisemblable qu'une fois un peu calmé, il va tout faire pour essayer de revenir à sa vie d'avant. Et donc logique qu'il se débarasse du couteau dès qu'il y pense, dans un endroit où, s'il ne s'était pas embourbé, personne ne l'aurait sans doute vu et où le couteau rouillerait encore. Comme il n'est pas invraisemblable qu'il ne jette pas son pantalon, soit que les taches de boue dissimulent celles de sang, soit qu'il ne veuille pas jeter son pantalon car celà serait quelque part irrationnel pour un Ranucci qui veut retrouver sa vie (le Ranucci "d'avant" n'aurait jamais jeté un pantalon, et qu'en dirait Maman?). Il y a probablement en lui un déni psychologique intense de ce qui s'est passé, parce que c'est son seul moyen de vivre avec: oublier pour survivre. Il lui est plus facile de nier (devant les autres mais aussi à lui même) que d'assumer les conséquences. Il y a sans doute des moments où il croit vraiment qu'il n'a rien fait. Seulement la mémoire est là, qui ne s'en laisse pas toujours compter. Jusqu'au bout il refuse d'être le Ranucci qui reconnaît le meurtre, va devoir assumer le regard de sa mère, et va passer sa vie en prison. Il prend (peut-être inconsciemment) le risque de la guillotine en espérant jusqu'au bout arriver à convaincre tout le monde de son innocence. C'est vrai qu'à première vue, un type qui marchant vers l'échafaud clame son innocence, c'est terriblement troublant. Mais même à ce moment là, avouer ne servirait plus à rien.
S'il est coupable, bien sûr.
Je pense simplement que la rationnalité ou non de ses actes n'est pas un élément à décharge, ni d'ailleurs à charge.
Bonne journée
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