Citation :
Il a même affirmé qu'il n'avait vu personne le poursuivre, ce qui laisse supposer qu'il avait une comfortable avance.
Quelle conclusion ! Affirmer qu'on n'a vu personne nous poursuivre ne veut pas dire qu'on n'est pas poursuivi.
Personne ne suppose qu'Aubert suçait la roue de Ranucci. Quand on fuit sur une route avec des virages, on ne passe pas son temps à regarder dans le rétro pour voir si on est suivi. Tandis qu'Aubert, lui, regardait devant lui, et pouvait donc avoir de temps à autre la voiture de Ranucci en point de mire, sans être remarqué par celui-ci pour autant.
Ranucci, aux gendarmes :
"Je ne me souviens pas avoir été poursuivi par un témoin."
Ranucci, aux policiers :
"Vous me précisez que deux témoins ont affirmé m'avoir vu par la suite sortir de mon véhicule avec une enfant. Je vous affirme que j'étais seul à bord de mon véhicule. Je n'ai même pas remarqué que j'étais poursuivi par une voiture."
Si on croit Ranucci sur ce point, alors il est innocent. Pas la peine de faire des calculs à partir de tout ça.
Si on le croit coupable, le fait qu'il dise dans les aveux
"j'étais affolé et je ne me rendais pas compte que quelqu'un me suivait" n'est pas à prendre au pied de la lettre, pour la simple raison qu'il n'avoue même pas la raison pour laquelle il monte le talus et disparaît dans le bois avec l'enfant. Relisez. Il part quasiment se promener avec elle à se moment-là. Ça n'est pas pour se cacher. Le délit de fuite, OK, il avait peur qu'on croit qu'il avait grillé le stop (alors que c'est même pas vrai
) et parce que la petite était avec lui (il craignait qu'on en tire trop rapidement des conclusions, qui seraient fausses). Par contre, s'enfuir dans les bois ? Jamais de la vie. Et le meurtre était un moment d'égarement. Enterrer le corps aussi.