Citation :
jpasc95,
on peut même reprendre dans le livre de Alain Marécaux, huissier de justice (et j'insiste sur sa profession), une quarantaine d'années, qui décrit son interrogatoire :
* dans des conditions physiques difficiles (une main attachée à un barreau bas d'une chaise),
* sous des insultes répétées (je cite page 44 : "enculé", "salopard", "monstre"),
* soumis à une manipulation terrible (page 46 :" A l'entendre [le policier], j'ai l'impression d'être devenu une chose, une proie, un objet qu'il cherche à manipuler à sa guise")
et qui au bout de 4 heures d'interrogatoire était prêt à avouer qu'il avait pratiqué des attouchements sur son propre fils !!!! (page 47)
Je pense très sérieusement qu'il faut trouver une solution pour que la justice répare les outrages qu'elle a fait subir à des personnes, qu'elles soient finalement reconnues coupables ou innocentes. Tant que la responsabilité individuelle de chaque fonctionnaire concerné n'est pas engagée, il y a cependant peu de chances que les choses s'améliorent et le contribuable continuera à payer des réparations pour les procédures abusives mises en oeuvre par des fonctionnaires ayant en charge, par délégation, la protection des personnes et des biens.
Mais les réparations financières sont inefficaces pour réparer le préjudice moral et psychologique subi.
Mais il faut être prudent : pour un simple mot prononcé sur le plateau de FR3 en 85, Gilles Perrault et Alfonsi ont été lourdement condamnés pour avoir attenté à l'honneur des policiers, avec en prime une justification hors sujet du procès de 76. Dans l'hypothèse où le procès Ranucci serait révisé en sa faveur, il faudrait en tirer des conséquences également sur ce procès de Perrault/Alfonsi.
Les pratiques de garde à vue et d'interrogatoires que dénonce Alain Marécaux avec ses mots élaborés, les atteintes à la dignité que crient le fils Legrand et son père, et les autres, avec leurs mots à eux, faits trop mollement attaqués par leurs avocats et surtout pas par le barreau, sont parfaitement
illégales.
Les policiers qui agissent ainsi outrepassent leurs droits et sont quasiment assurés de toute impunité, ou de la bienveillance de leur hiérarchie et de la chancellerie.
Dans le contexte de la sordide affaire du viol des prostituées dans le 93, le mot "crime" avait de la peine à être prononcé et qu'en sera t il des conséquences individuelles ?
Je vous rappelle aussi cet échange posté sur l'autre forum, et ceci jusqu'à l'affirmation finale qu'on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs.
Citation :
Posté le: 27 Fév 2006 16:54 par oasis
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A méditer...
Libération lundi 27 février 2006 a écrit:
C'était un lundi, Georges et Monique Chaillou revenaient de la boulangerie, des voisins les ont prévenus : «Attention, des malfaiteurs sont dans le bourg.» Monique a haussé les épaules et commencé d'éplucher son chou. «Quand deux hommes m'ont prise à la gorge, je me suis dit "mon Dieu, c'est les rôdeurs, j'y passe ! "» Les deux hommes ont sorti leur carte: «Police !» Monique s'est retournée : «Toute la maison était envahie et j'ai vu passer mon mari dans le jardin, menotté. J'ai dit : "Mais qu'est-ce qui se passe ? On n'a rien fait !" » «Vous allez comprendre», ont assuré les policiers. Georges portait son bleu, il n'a pas eu le temps de se changer , il a traversé «la nationale menotté, avec les voisins qui regardaient». Depuis la veille, le plan «Amber Alerte» est déclenché. Trois cents gendarmes cherchent Aurelia, 6 ans, enlevée le dimanche 20 novembre à Jallais (Maine-et-Loire).
Chez elle, gardée par les gendarmes, Monique attend que ses trois garçons rentrent du travail pour le déjeuner. «Ils me disaient: "Vous savez, madame, on est parfois surpris par ses enfants !" Et ils furetaient partout. Ils ont même fracturé la porte du grenier.» Dans le jardin, devant un tas de papiers brûlés par Georges , «ils ont dit :"Oh, ça doit être la petite", ils ont creusé, sondé le puits.»
Défilé. A midi, Aurélien, 25 ans, métallurgiste, est arrivé. Monique l'avertit : «C'est pour la petite, on est soupçonné! Ils ont emmené ton père !» Pascal, 20 ans, rentre de l'usine, voit son frère menotté : «T'as fait des bêtises ?» Fabrice, 23 ans, électricien, est arrêté dans sa 309 Peugeot, à la sortie du travail : «Ils m'ont tapé la tête sur le volant: "Bouge pas !" Ils m'ont fait descendre menotté devant tout le monde, m'ont dit "voilà les caméras, mets ton blouson sur ta tête !". Je disais "mais qu'est-ce qui se passe ?" »
Dans les rédactions, les dépêches tombent : «Quatre personnes, un homme de 62 ans et ses trois fils, ont été placées en garde à vue lundi [...]. Ces interpellations font suite à l'interception, à Chemillé, d'une Peugeot 309 GTI grise correspondant aux informations fournies par les témoins du rapt.» Un indice n'a pas été divulgué : c'est un drapeau jamaïcain à l'arrière de la 309 du ravisseur, et un témoin a vu une 309 au drapeau devant chez les Chaillou.
Georges est interrogé: «Alors, ce drapeau ?» «Je disais "maniaque comme il est, ça m'étonnerait que Fabrice ait ça dans sa voiture".» Il est amené devant un gradé : «Il me hurlait dessus ."T'as pas dit la vérité ! On a les preuves ! La carte grise de la 309 est à ton nom et ça tu nous l'as pas dit !"» «Ils me disaient "la gamine, si ça se trouve, elle est en train de souffrir ! Tu passeras Noël au frais, tu crèveras en prison !" Je disais "mais j'ai rien à voir!"» Georges a dû enlever ses chaussures: «J'ai froid aux pieds !» Ils ont dit «C'est la loi !». Ramené au gradé : «Ce petit con, il m'a secoué par mon gilet , j'étais attaché par une menotte à la chaise, la boucle de mon gilet a lâché, je suis tombé avec la chaise. J'en venais à me dire "c'est quand même pas possible que Fabrice a fait une chose pareille !"»
A Beaupréau, où Fabrice est gardé à vue, mêmes questions : «On sait que c'est toi ! On peut t'en faire voir à toi et à ta famille ! T'es pas clair.» Pareil pour Aurélien et Pascal : «Ils posent des questions dans tous les sens, c'est plein de pièges... Il fait froid, vous êtes là, sans l'heure, sans cigarette.» «Je me suis dit "quitte à être dans la merde, je vais dire que c'est moi et on aura la paix, ils lâcheront les autres"», se souvient Aurélien. Dans la cellule, «il y avait une peau de banane par terre, des taches rouges partout. A la fin on est comme une loque...». Aucun n'a demandé un avocat : «Ils nous disaient "à quoi bon, c'est juste pour une heure ou deux !"» Père, mère, fils, tous détaillent l'emploi du temps de la famille. Dimanche, la messe pour Fabrice, avec sa mère, balade en moto et bowling avec des copains. «Rien ne collait avec l'enlèvement», s'étonne Pascal. Vers 22 heures, Georges est relâché. Lundi soir, la petite est retrouvée. Mardi matin les garçons sont libérés : «Comme ça, c'est tout.»
«Minute fatale». A Saint-Georges-des-Gardes, le 28 novembre, le maire placarde des affiches: «Au seul motif de posséder une voiture ressemblant à celle du kidnappeur, les propriétaires domiciliés sur notre commune se sont vus interpellés. Les méthodes employées par la police choqueraient et blesseraient tout individu [...] j'invite toute la population à faire preuve de compassion envers ces personnes. Sachez que cela peut arriver à chacun de nous !»
Mais les Chaillou, écoeurés, filent chez Me Henri Loiseau, à Angers : «On voulait savoir s'ils avaient le droit de faire tout ça, avec si peu d'éléments.» Dans une longue lettre à Brigitte Angibaud, la procureure d'Angers, l'avocat demande «s'il ne serait pas possible d'envisager un acte réparateur». La procureure est désolée, mais «les indices étaient là, il n'y avait pas d'autre solution. Dans ces histoires, chaque minute peut être fatale ou vitale. Nous avons fait au plus vite, mais il fallait fermer toutes les portes». Rien ne console la famille : «Si la petite n'avait pas été retrouvée, où serions-nous ?»
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Posté le: 27 Fév 2006 21:23
Carmencita
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Localisation: Sud-Ouest
On aurait tendance à penser ces témoignages mensongers mais quand tant de personnes disent la même chose sur le comportement de certains policiers, on est en droit de se poser des questions, non ?
Amitiés
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Posté le: 28 Fév 2006 7:01
jpasc95
Inscrit le: 30 Jan 2006
Messages: 282
Ca fait longtemps que ces méthodes sont connues.
Et encore une fois, la police s'en sort très bien comme d'habitude. Pas de compte à rendre, impeccable ! donc ça pourra recommencer.
Et bien sur, une mention spéciale aux magistrats dans cette affaire qui ont fait preuve d'une perspicacité hors paire.
Mais on va probablement nous dire qu'il est impossible que ça se soit produit dans l'affaire Ranucci.
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Posté le: 28 Fév 2006 8:44
thomas
Inscrit le: 12 Sep 2005
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Ce qui est sur c'est qu'avec vous deux aux commandes,cela n'arriverait jamais.
Je sais bien que ce qui est arrivé a ces pauvres gens est terrible,mais on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs,il y a les coupables,et les elements qui les confondent,et il y a des innocents qui ont les memes elements,comme ici la voiture et le drapeau jamaicain.
De la a comparer ceci et l'affaire Ranucci.....
Faites donc une partie de Cluedo pour voir si vous trouvez le coupable du premier coup.
Et si on casse des oeufs pour finalement ne pas faire d'omelette ???