Citation :
J'ai voulu dire que les methodes policieres sont les memes partout en France, je comprend mal pourquoi CR est le seul a se laisser convaincre qu'il est coupable s'il ne l'est pas, que Spinelli est le seul a ne plus assumer le fait d'avoir parlé a Perrault, etc,etc...
La vous plaisantez ... ce n'est pas possible... le seul, ranucci, à s'être laissé condamner ???
Quant aux méthodes policières, elles ont humaines donc faillibles et différentes selon les hommes qui les mettent en oeuvre et probablement suivant les circosntances et les personnes qui en font l'expérience.
Et quand je parle de méthodes, je parle des méthodes légales... car l'affaire des prostituées du 93, celle des taxis en cours d'examen... elles ne sont qu'exceptionnelles...
Vous vous souvenez de celle ci ? :
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Posté le: 27 Fév 2006 16:54
oasis
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A méditer...
Libération lundi 27 février 2006 a écrit:
C'était un lundi, Georges et Monique Chaillou revenaient de la boulangerie, des voisins les ont prévenus : «Attention, des malfaiteurs sont dans le bourg.» Monique a haussé les épaules et commencé d'éplucher son chou. «Quand deux hommes m'ont prise à la gorge, je me suis dit "mon Dieu, c'est les rôdeurs, j'y passe ! "» Les deux hommes ont sorti leur carte: «Police !» Monique s'est retournée : «Toute la maison était envahie et j'ai vu passer mon mari dans le jardin, menotté. J'ai dit : "Mais qu'est-ce qui se passe ? On n'a rien fait !" » «Vous allez comprendre», ont assuré les policiers. Georges portait son bleu, il n'a pas eu le temps de se changer , il a traversé «la nationale menotté, avec les voisins qui regardaient». Depuis la veille, le plan «Amber Alerte» est déclenché. Trois cents gendarmes cherchent Aurelia, 6 ans, enlevée le dimanche 20 novembre à Jallais (Maine-et-Loire).
Chez elle, gardée par les gendarmes, Monique attend que ses trois garçons rentrent du travail pour le déjeuner. «Ils me disaient: "Vous savez, madame, on est parfois surpris par ses enfants !" Et ils furetaient partout. Ils ont même fracturé la porte du grenier.» Dans le jardin, devant un tas de papiers brûlés par Georges , «ils ont dit :"Oh, ça doit être la petite", ils ont creusé, sondé le puits.»
Défilé. A midi, Aurélien, 25 ans, métallurgiste, est arrivé. Monique l'avertit : «C'est pour la petite, on est soupçonné! Ils ont emmené ton père !» Pascal, 20 ans, rentre de l'usine, voit son frère menotté : «T'as fait des bêtises ?» Fabrice, 23 ans, électricien, est arrêté dans sa 309 Peugeot, à la sortie du travail : «Ils m'ont tapé la tête sur le volant: "Bouge pas !" Ils m'ont fait descendre menotté devant tout le monde, m'ont dit "voilà les caméras, mets ton blouson sur ta tête !". Je disais "mais qu'est-ce qui se passe ?" »
Dans les rédactions, les dépêches tombent : «Quatre personnes, un homme de 62 ans et ses trois fils, ont été placées en garde à vue lundi [...]. Ces interpellations font suite à l'interception, à Chemillé, d'une Peugeot 309 GTI grise correspondant aux informations fournies par les témoins du rapt.» Un indice n'a pas été divulgué : c'est un drapeau jamaïcain à l'arrière de la 309 du ravisseur, et un témoin a vu une 309 au drapeau devant chez les Chaillou.
Georges est interrogé: «Alors, ce drapeau ?» «Je disais "maniaque comme il est, ça m'étonnerait que Fabrice ait ça dans sa voiture".» Il est amené devant un gradé : «Il me hurlait dessus ."T'as pas dit la vérité ! On a les preuves ! La carte grise de la 309 est à ton nom et ça tu nous l'as pas dit !"» «Ils me disaient "la gamine, si ça se trouve, elle est en train de souffrir ! Tu passeras Noël au frais, tu crèveras en prison !" Je disais "mais j'ai rien à voir!"» Georges a dû enlever ses chaussures: «J'ai froid aux pieds !» Ils ont dit «C'est la loi !». Ramené au gradé : «Ce petit con, il m'a secoué par mon gilet , j'étais attaché par une menotte à la chaise, la boucle de mon gilet a lâché, je suis tombé avec la chaise. J'en venais à me dire "c'est quand même pas possible que Fabrice a fait une chose pareille !"»
A Beaupréau, où Fabrice est gardé à vue, mêmes questions : «On sait que c'est toi ! On peut t'en faire voir à toi et à ta famille ! T'es pas clair.» Pareil pour Aurélien et Pascal : «Ils posent des questions dans tous les sens, c'est plein de pièges... Il fait froid, vous êtes là, sans l'heure, sans cigarette.» «Je me suis dit "quitte à être dans la merde, je vais dire que c'est moi et on aura la paix, ils lâcheront les autres"», se souvient Aurélien. Dans la cellule, «il y avait une peau de banane par terre, des taches rouges partout. A la fin on est comme une loque...». Aucun n'a demandé un avocat : «Ils nous disaient "à quoi bon, c'est juste pour une heure ou deux !"» Père, mère, fils, tous détaillent l'emploi du temps de la famille. Dimanche, la messe pour Fabrice, avec sa mère, balade en moto et bowling avec des copains. «Rien ne collait avec l'enlèvement», s'étonne Pascal. Vers 22 heures, Georges est relâché. Lundi soir, la petite est retrouvée. Mardi matin les garçons sont libérés : «Comme ça, c'est tout.»
«Minute fatale». A Saint-Georges-des-Gardes, le 28 novembre, le maire placarde des affiches: «Au seul motif de posséder une voiture ressemblant à celle du kidnappeur, les propriétaires domiciliés sur notre commune se sont vus interpellés. Les méthodes employées par la police choqueraient et blesseraient tout individu [...] j'invite toute la population à faire preuve de compassion envers ces personnes. Sachez que cela peut arriver à chacun de nous !»
Mais les Chaillou, écoeurés, filent chez Me Henri Loiseau, à Angers : «On voulait savoir s'ils avaient le droit de faire tout ça, avec si peu d'éléments.» Dans une longue lettre à Brigitte Angibaud, la procureure d'Angers, l'avocat demande «s'il ne serait pas possible d'envisager un acte réparateur». La procureure est désolée, mais «les indices étaient là, il n'y avait pas d'autre solution. Dans ces histoires, chaque minute peut être fatale ou vitale. Nous avons fait au plus vite, mais il fallait fermer toutes les portes». Rien ne console la famille : «Si la petite n'avait pas été retrouvée, où serions-nous ?»
Hors de question de généraliser... Sur ce, je sors - A toute ....