Citation :
Laissez donc Ranucci vous en convaincre lui-même (interrogatoire récapitulatif du 27 décembre 1974) :
"Au début, j'ai cru moi-même que ma culpabilité était possible. Aujourd'hui, je pense le contraire. Je me souviens être parti en week-end, m'être rendu à Marseille à un endroit dont j'ai dessiné le plan que vous me présentez de nouveau et qui constitue la cote D24 de votre dossier."
Dans cette même déclaration où il se dit innocent du meurtre de Marie-Dolorês Rambla, il reconnait également qu'on a bien saisi un pantalon taché lui appartenant, et qu'il a bien indiqué aux enquêteurs où se trouvait (caché) un couteau lui appartenant.
Cet interrogatoire de derniêre comparution est tout simplement indigne. La juge profite bien entendu du fait que les avocats ne se sont pas déplacés. Qu'est-ce qu'elle fait : elle prend les piêces du dossier une à une et elle fait recopier par la greffiêre et elle passe son temps à dire à Ranucci : vous ne pouvez pas nier : vous avez fait un plan, donc vous y étiez.
Il n'y a pas d'avocat, qu'est-ce que vous voulez qu'un jeune homme de vingt ans puisse répondre à ce genre de manoeuvre ?
Elle recommence pour le couteau, mais surtout, elle ne demande jamais d'où il vient, surtout pas. Et il n'y a pas d'avocat.
Il y a un moment donné, on ne peut pas se moquer de la gueule du monde. C'est tout ce qu'on veut, mais pas une instruction.
Elle s'est dit, oh de toute façon, j'ai le parquet qui m'a dit comment faire, ce n'est plus mon problême, s'il crêve sur l'échafaud, tant pis, moi, je veux ma tranquillité.
Et c'est tout.