Citation :
Bonsoir Gihel,
Je ne comprends pas bien. Que craint M°Le Forsonney Pourquoi le défend-il aussi mollement (" peut-être innocent" au dos de son bouquin par exemple)
Pourriez-vous développer ?
Je cite la page 23 de sons livre : "
Je jure, comme avocat, d'exercer la défense et le conseil avec dignité, conscience et humanité, dans le respect des autorités publiques et des règles de mon Ordre..."
Tout cela devant l'avocat général donc le parquet, donc l'autorité politique.
Tout est dans ces deux mots : respect des autorités publiques, c'est-à-dire le sommet de la hierarchie, donc la Cour de Cassation et le respect de l'Ordre.
Il faut savoir qu'en France, bien que ce ne soit écrit nulle part, la cour de cassation a tout pouvoir sur les juridictions inférieures (cours d'appel, tribunaux de grande instance, cours d'assises), et il n'y a rien au-dessus de la cour de cassation.
De plus, progressivement, elle s'est complètement détachée du pouvoir politique qui ne peut plus grand chose sur elle, comme le pouvoir politique en France n'a plus grand chose à dire face aux directives européennes.
L'avocat vous le voyez bien n'est pas libre, il est placé sous la double autorité de l'ordre et de la cour de cassation.
La décision de révision est, non pas une décision judiciaire, mais une décision POLITIQUE. C'est comme si, en imposant une révision vous ôtiez son pouvoir à la cour de cassation.
Or on ne sait pas assez que la Cour de Cassation a pouvoir sur le Conseil de l'Ordre. Imaginez un seul instant que Maître Le Forsonney rédige une requête en révision dans laquelle il écrive, nanti de tout ce qui se dit sur ce forum, voilà : la police a tout bonnement truqué les deux seules preuves de ce dossier.
Je vous assure qu'avant même qu'il ait pu déposer une telle requête, le Conseil de l'ordre déboule, trouve un moyen (n'importe lequel) et lui colle une suspension. Et là, il peut fermer son cabinet.
Une suspension, cela veut dire qu'un autre avocat, choisi par le Conseil de l'ordre déboule dans le bureau et dit : maintenant, tous vos dossiers, c'est moi, au-revoir monsieur.
Voilà ce qui risquerait de lui arrivait si jamais il avait l'intention de bouger les oreilles.
C'est ce qu'on appelle la République Française. Mais on comprend mieux quand on lit Stendhal.
Donc en écrivant sur le dos du livre "peut-être innocent" au lieu de : en tant que je suis son avocat, je suis persuadé de son innocence. Ce qui aurait pu paraître plus normal vu ce qu'il sait de tout cela, en citant au détour d'une phrase et sans raison apparente un pantalon qui ne pouvait pas se trouver là, en citant autrement une phrase quant à ce que son client lui aurait dit au sujet du couteau, he bien, il s'évite de sacrés ennuis.
Et je serais à sa place, je ferais exactement pareil. Il ne sert à rien d'aller dans le mur, même pour les meilleures causes. Il faut toujours mesurer qui on a affaire en face de soi. Et dans le cas qui nous occupe, on peut être persuadé qu'il ne s'agit pas d'enfants de coeur. (Et vous en avez une idée, vu les offensives qui se déroulent ici-même.)