Il me semble que vous pensez intuitivement que Ranucci n'est pas l'auteur de l'enlèvement. Possible.
Citation :
M. Spinelli dit connaître Marie-Dolores et là ne la reconnaît pas.
Si M.Spinelli connait la fillette et ne la reconnaît pas (et il fait attention à ce qu'elle fait), c'est qu'il est trop loin. Il est moins étonnant qu'il puisse se tromper de marque (toujours en admettant "qu'il n'a pas fait très attention à cela" comme il le dit lui-même).
Citation :
pas confirmer la marque de la voiture (dixit l'Evêché).
Non, ce n'est pas "dixit l'Evéché". C'est "dixit Spinelli".
Il n'y a pas de raison de douter de son honnêteté a priori.
Sinon, je peux moi aussi, avec la plus parfaite mauvaise foi, traiter le témoin Spinelli comme Gilles Perrault traite les témoins Aubert.
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"Voici, Mesdames et Messieurs les jurés (ou les lecteurs), un témoin assez singulier, qui déclare tranquillement une chose qu'il sait pertinemment fausse, à savoir qu'il a pu se tromper. On peut légitimement s'interroger [et toc] sur la fiabilité de cet homme. Les successives affirmations de M.Spinelli sont l'illustration spectaculaire de la maïeutique [à vos Larousse] du témoignage humain [page 387]. S'il dit une fois une chose fausse, pourquoi pas deux ? D'un simple point de vue psychologique, il serait passionnant de de comprendre l'évolution mnémonique de Monsieur Spinelli [page 389].
Il dit qu'il a vu une Simca : où est la vérité ? Qui lui tiendrait rigueur de son erreur ? On ne peut exiger d'un témoin qui dit connaitre Marie-Dolorés, mais ne la reconnait pas, qu'il puisse être formel sur la marque d'une voiture [page 387]."
Et patati et patata. Normal dans le Prétoire, dérisoire ici.
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Citation :
Bref, les aveux sont caduques, les témoins n'amènent pas d'eau au moulin de l'accusation, bref, on a affaire à une absence d'éléments. Si on prend un peu de recul par rapport au jugement d'Aix, rien ne permet d'affirmer que Ranucci a enlevé cette petite fille.
Bien sûr, ni le contraire. Match nul.
Citation :
Ranucci serait donc innocent de l'enlèvement, faute d'éléments.
Non, pas d'accord. Une absence d'éléments ne prouve pas l'innocence. On peut seulement dire qu'on ne peut rien dire (sur ce point pris isolémnet).
Citation :
Cette affirmation ne tient pas compte des autres points, notamment pour commencer de l'éxécution de cet homme. Mais je me disais simplement que c'est la conclusion à laquelle on arriverait certainement aujourd'hui.
Dans un tribunal, le doute devrait bénéficier à l'accusé. Nous ne sommes pas au tribunal. C'est vrai, ou faux, ou douteux. Aujourd'hui je n'ai pas de conclusion certaine (sur ce point).
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Pour moi, je vais refermer ce point Spinelli : on ne peut rien en tirer, finalement.
Je me demande , petits soldats qui nous croyons très intelligents, si nous ne sommes pas en train de le "redécouvrir", après 30 ans d'intox de qui vous savez.
Mlle Di Marino l'avait peut-être compris sans nous attendre. Maître Le Forsonney aussi. Comme argument massue de la Défense, c'en est un possible, et l'avocat pouvait parfaitement demander l'audition de ce témoin. Or il ne l'a pas fait (le refus de la juge doit être écrit).
Double sabotage ou simple réalisme ?