Citation :
Si votre interprétation de l'extrait du rapport du docteur Vuillet que j'ai déposé sur le forum est juste, alors il y a matière à le considérer comme un élément dont la véritable portée était inconnue des
jurés puisqu'elle n'a pas été évoquée durant le procès.
Je suis maintenant certain que ce n'est pas le cas et que le collectionneur confirmera la chose.
Manifestement, sur le Virginia Inox, il n'y a pas de bascule possible de la garde : la mitre de la garde a une base droite qui touche directement la cote en nacre, donc aucun mouvement de rotation possible autour de l'axe sur lequel la lame est reliée au manche.
Quand on regarde les photos mises en ligne par Jacques, on voit bien que sur les couteaux qui ont ce système la base de la mitre est arrondie permettant ainsi une rotation de la garde.
Le bas de la mitre appuie alors sur le ressort (lame métallique au dos du couteau) qui porte le trou où l'ergot est inséré, ce qui écarte le ressort et libère l'ergot du trou.
La lame peut ainsi être repliée.
De toute façon, à quoi servirait ce basculement sur le Virginia Inox puisque manifestement il n'y a pas d'ergot de blocage au dos de la lame ni de ressort au dos du couteau avec un trou pour bloquer l'ergot.
Le blocage de la lame en position ouverte s'effectue sans doute par un autre ergot à l'intérieur du mécanisme.
Dans son rapport, sur ce point, Vuillet nous dit clairement 4 choses :
1) pour ouvrir le couteau il faut presser le bouton-pressoir
2) pour fermer le couteau il faut presser sur le bouton-pressoir
3) pour pouvoir appuyer sur le bouton-pressoir il faut "libérer" le cran de sûreté
4) le cran de sûreté est "défectueux" et coulisse librement dans sa rainure par gravité
En aucun cas il ne dit que la lame ne peut être bloquée en position ouverte ni bloquée en position fermée.
Le 1) et le 2) ainsi que l'impossibilité de basculement de la garde impliquent que le couteau n'est pas du type auquel pense Jacques.
Au 4), j'ai mis défectueux entre guillements car il me semble que le terme est impropre.
Je dirais plutôt qu'un nombre (très) important de coulissements du cran de sûreté dans sa rainure a provoqué par usure mécanique un "jeu" qui explique qu'il puisse se libérer seul.
Or, il est possible en fonction de la qualité des matériaux que ce "jeu" ne puisse se faire qu'après un temps assez long.
Finalement, je me demande si cela ne remet pas en question le fait que Ranucci soit propriétaire du couteau.
Par ailleurs, cela ne remet pas en question la possibilité que le couteau se referme intempestivement si le cran de sûreté s'est libéré et si l'on appuie sur le bouton-pressoir.