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Je pense que pour se faire un meilleur jugement au sujet de cet homme, il faudrait lire, par exemple, le livre que je suis en train de parcourir : Assasaint, JF ou l'histoire du bon larron moderne de Gilbert Collard. Le crime est en effet impardonnable et irréparable mais si on lit ce livre, on comprendra déjà mieux comment ce type en est arrivé là où il est arrivé. Les circonstances atténuantes étaient, à mes yeux, amplement justifiées.
Jacques Fesch
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Jacques Fesch (né le 6 avril 1930 à Saint-Germain-en-Laye - mort guillotiné le 1er octobre 1957 à Paris).
Fils de bonne famille, il est le fils de Georges Fesch, banquier et artiste belge (descendant du Cardinal Joseph Fesch, oncle maternel de Napoléon Bonaparte)[1]. Le 5 juin 1951, il épouse Pierrette à Strasbourg. Il est le père d'une fille Véronique, issue de ce mariage et d'un fils Gérard.
En rupture avec son environnement immédiat, en quête d'évasion et d'horizons lointains, il projette l'idée d'acheter un voilier. Le 25 février 1954 à Paris, il attaque le changeur Sylberstein pour lui voler des pièces d'or, et tente de l'assommer. Mais la victime a le temps d'appeler à l'aide, et Fesch est poursuivi dans la rue par un agent de police, M. Vergne. Fesch, se retournant, garde son revolver dans sa poche et tire au jugé (il est extrêmement myope et a perdu ses lunettes). Malheureusement, il abat le policier en plein cœur. Il est arrêté quelques minutes plus tard.
Pendant son incarcération, il change du tout au tout, devenant profondément pieux et regrettant amèrement son crime. Cet acte commis dans un moment de panique, n'avait d'ailleurs jamais été intentionnel. Mais la mort d'un agent de police est l'un des actes les plus sévèrement réprimés par la Justice. Le procès a lieu dans un climat détestable. L'opinion publique, entretenue par les articles des journaux, est ouvertement pour son exécution. Jacques Fesch est défendu par l'avocat Paul Baudet.
En prison, il devint un personnage mystique et l'auteur d'écrits spirituels. Il retrouve la foi perdue dans sa jeunesse et vit pendant trois années et demie un véritable cheminement mystique l'amenant vers un complet bouleversement intérieur. Pendant ces années de détention, il entretient une correspondance régulière avec des proches, notamment le frère Thomas et sa belle-mère, et recueille ses pensées au sein d'un journal. La demande de grâce auprès du président René Coty ayant été rejetée, Fesch accepte son sort. Il fait preuve d'un exceptionnel courage face aux évènements, renvoyant l'image d'un homme serein et enfin apaisé. Apprenant sa condamnation à mort, il s'unit religieusement avec son épouse Pierrette la veille de son exécution.
Condamné le 6 avril 1957 à la peine de mort par la cour d'assises de la Seine, il est guillotiné le 1er octobre dans la cour de la prison de la Santé par le bourreau André Obrecht.
Depuis sa mort, Fesch a été considéré par les catholiques comme un exemple de rédemption par la religion. Pendant des années, sa veuve et sa fille, avec dignité et discrétion, respectèrent et défendirent sa mémoire. Elles le firent dès l'origine, à une époque où son image publique était honnie, et où peu de personnes s'en réclamaient. Grâce à leurs accords et au travail effectué par une carmélite, Sœur Véronique, les écrits de Jacques Fesch furent publiés. Ces textes ont apporté beaucoup de réconfort et de soutien, moral ou spirituel, à un certain nombre de leurs lecteurs. En décembre 1993, le cardinal Lustiger, archevêque de Paris, a ouvert l'enquête préliminaire à la béatification de Jacques Fesch : « J'espère, a-t-il dit, qu'il sera un jour vénéré comme une figure de sainteté.