Vous touchez à la clairevoyance en matière judiciaire, jpas95. Car peu de personnes sont à même de pouvoir admettre le côté théatrale, voir "jeu de cirque" de la cour d'assises !... D'anciens jurés eux-mêmes, tout imbus des "responsabilités" qui leur furent conférées, rejetent cette hypothèse comme étant "impossible".
Or, si l'on tient compte que ;
a) le président de cour d'assises, dans les systêmes français comme belges, siège parmi les jurés et qu'il est seul professionnel (avec ses assesseurs potiches et figurants muets) du systême judiciaire.
b) que le président qui a seul la parole pour commenter les faits, qui avait préparé son dossier et la mise en scène de la partie orale de la procédure en retenant ou écartant à discrétion les éléments du dossier, sera encore seul à pouvoir (lorsque le cas jugé l'exige... ce qui est rarement le cas, mais !) orienter l'opinion des jurés sur les points qui lui semblent prioritaires.
c) que la "liberté" du président ne concerne que la "parole", et qu'il se trouve dans les faits aux ordres d'une hiérarchie dispensatrice de prébendes, mais elle-même astreinte à l'obéissance au pouvoir politique.
d) que par l'entremise des mass-médias, volontaires ou "enfumées" par les éléments qui lui seront communiqués par les "sources autorisées", le pouvoir détient toujours un instrument de manipulation de l'opinion publique.
e) que le-dit pouvoir s'il venait à être dépassé par la clameur publique (voir le "procès" Ranucci) a toujours la possibilité d'orienter la "chasse à cour" dans un soucis d'apaisement.
Nous possédons quelques paramètres supplémentaires pour comprendre que l'exercice du droit ne s'effectue pas exclusivement "selon que tu sois misérable ou puissant... ", mais qu'il convient AUSSI d'y adjoindre l'influence de l'opinion publique du moment (euphorique ou pas... en période de coupe du monde, par exemple, le sort des repris de justice est le dernier des soucis de la fraction de l'opinion publique la plus bruyante)... des ennuis gastriques possibles du président (la fréquentation des restaurants multi-étoilés est un sacrifice trop mesestimé par les "masses laborieuses" !)... de l'etat cardiaque du procureur ( marrez-vous !... j'en ai vu un classé "très répressif" s'applatir devant un témoin furibond... car son cardiologue lui avait conseillé d'oublier un peu les grandes envolées vengeresses qui firent sa réputation ).
En clair, comme pour ce qui concerne la finance ou le pouvoir, nous sommes les jouets d'une cohorte de marionnettistes rompus à la manipulation des esprits par les soins de "grandes écoles".
Et on continue à embrouiller nos chères têtes blondes en leur affirmant que 1789 vit le triomphe de la démocratie sur le pouvoir totalitaire... alors que, dans les faits, la seule modification notable pour le peuple fut que l'exercice du pouvoir passa des mains de l'aristocratie à celles d'une bourgoisie avide de faire coïncider les "intérets" de l'Etat avec ceux qui lui étaient propres.
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