Citation :
Donc parceque que pour moi la correspondance de CR me semble lisse et plate,je tiens des discours de bouRgeoise! Quel flatteur tu fais!
J'ai moi la nette impression qu'il t'es intolérable et le mot est faible,que l'on égratigne la mémoire de CR.
IL est ou le problème? pour rentrer ds ton estime je vais te dire que j'ai adoré ses échanges épistolaires,que je les ai trouvé déchirants et poignants?Hélas je mentirais.....
Ce forum est un lieu d'échanges,d'avis différents et contracdictoires.....
Génial... certains pensent différemment de moi et cela ne me gêne pas le moins du monde.
Par contre je trouve que tu es limite intolérent, et que tu te permets
de juger avec aigreur les avis autres que les tiens.
Chère Régine,
Pour abord, j'ai critiqué les propos et non pas celui qui les tenait et mon texte était clair à ce sujet. Ma révolte est à la hauteur de la guillotine 5 ou 6 mètres. Je crois que les choses ne fonctionnent pas tout à fait comme cela. Je trouve curieux simplement et somme toute moralement contestable que l'on puisse réduire la parole de quelqu'un à qui on a tout de même coupé la tête de sang froid et avec la bénédiction du peuple français à un simple jugement de style, comme s'il s'agissait d'un bouquin de cuisine, ou d'un vague roman de gare écrit par un président de la république académicien. Il s'agit des paroles certes maladroites, certes ce n'est pas Rimbaud, et je n'en disconviens pas, de quelqu'un qui est mort tragiquement à la suite d'une enquête dont vous reconnaissez vous-même qu'elle a été mal conduite.
Parce que de façon sous-jacente apparaît une justification de cette condamnation à mort. Si on allait jusqu'au bout de ce raisonnement on pourrait dire, Giscard a eu raison de le guillotiner, il écrivait platement.
Je ne sais pas si vous vous rendez-compte des conséquences de vos propos.
Ce qui m'est intolérable ce sont les simplifications et les jugements à l'emporte-pièce, parce que de tels procédés ont conduit dans cette affaire à commettre sans doute la plus grave erreur judiciaire de ce siècle après l'affaire Dreyfus. Et je dis sans doute, c'est une litote, sûrement devrais-je dire. Et l'avis de l'administration judiciaire en l'espèce n'a pas beaucoup d'importance, tant sa dignité pourrait se trouver durablement atteinte lorsqu'on examine son attitude depuis trente ans vis-à-vis de Christian Ranucci et de sa mère.
A vrai dire, je respecte la mémoire de Ranucci mais cela ne va pas au delà, je ne le connaissais pas. Mais on ne peut pas dire, à mon humble avis, que ses lettres révèlent un être calculateur et hypocrite, parce que c'est aussi ce qui se cache derrière vos propos. Et c'est vrai, je ne crois pas qu'il était manipulateur, ni fou, ni délirant. On peut juger plat le fait de répéter à sa mère qu'il l'admire pour son courage, mais il me semble tout de même difficile de prétendre qu'il n'est pas sincère. Il y avait tant de retournements possibles pour ne pas subir le châtiment suprême. Voilà quand même quelqu'un qui proclame par écrit qu'il préfère mourir en invoquant son innocence que de déclarer qu'il est coupable pour complaire aux autorités, parce qu'il a sa conscience pour lui.
Cela dénote tout de même un certain courage. Je ne sais pas si c'est bien écrit, à vrai dire je m'en moque. Je lis et je relis : "je suis innocent, je préfère mourir innocent, j'ai ma conscience pour moi." Voilà quelqu'un qui ajoute, j'ai déjà tellement souffert de ce qu'on m'a fait subir.
Les choses sont dites, certes platement sans doute, mais elles sont dites.
Le reste c'est vrai pour moi appartient aux petits bourgeois tranquilles derrière leur téloche. Mais je ne pensais plus à vous.