C'est à la suite de la découverte du corps de la victime, dès l'arrestation du propriétaire de la 304, que l'enquête s'est cristallisée sur un seul scénario.
La matinée du 6 juin 74 à Marseille fut désastreuse pour les enquêteurs. Le suspect niait, les témoins ne le reconnaissaient pas (suite aux incidents dans les cités), et notamment le petit frère de la victime.
Il est donc décidé de refaire déposer le témoin adulte du rapt, E.Spinelli. Or non seulement "il ne reconnnut pas l'auteur de l'enlèvement qui lui fut présenté au milieu d'autres inspecteurs", mais il refusa de convenir qu'il avait pu voir autre chose qu'une S1100. Est-ce spontanément que M.Spinelli déclare alors n'avoir pas fait très attention ou avoir mal vu...? j'aimerais en avor la certitude.
Toutes les auditions de la matinée écartent donc la mise en cause de Ranucci.
On attend les Aubert, dernière chance...
A l'issue d'une procédure d'identification acrobatique ou du moins mystérieuse, Monsieur Aubert dépose qu'il reconnait en la personne qu'on lui présente, sans risque d'erreur, le chauffard de la Pomme. Il déclare également que c'est cette même personne qu'il a vue entrainer un enfant dans les fourrés (mais il ne répète pas qu'il n'y a aucun doûte à ce sujet)
Ouf... ! On disqualifie donc les témoignages de Jean Rambla et de E.Spinelli dont on n'a plus besoin et qui discréditent l'ensemble du dossier.
______________
Par analogie, si vous allez voir le site,
http://perso.orange.fr/zec-world/ranucci.htm
... vous lisez bien : la conclusion est posée, péremptoire : Ranucci est bien le coupable malgrè les doûtes qui s'expriment.
Mais l'argumentation est "en construction". La conclusion est donc posée avant la discussion...
_____________________
La situation à l'Evêché ce 6 juin 74 était bien du même ordre : une certitude indubitable de la culpabilité du suspect, une absence totale de preuves objectives... et le vide sidéral d'un dossier à monter dont les deux seuls éléments sont les aveux de Ranucci provoqués par l'épuisement et l'intervention des Aubert, et le témoignage de ces derniers. Les éléments contraires seront évacués ou minimisés.
Jusqu'au bout du verdict, la justice d'Aix, dans laquelle j'englobe le barreau qui n'a pas rempli son rôle dans cette affaire (*), jouera son va tout en mettant en évidence un faisceau unilatéral d'indices à charge habillant un dossier vide de toute preuve matérielle.
(*) à l'exception de l'intervention du bâtonnier Chiappe lors de la reconstitution dissuadant Ranucci de mimer des gestes meurtriers.