Pourquoi s'enflammer sur les 39 heures données par un médecin légiste, et ignorer la fourchette (beaucoup plus réaliste à mes yeux) du professeur Durigon ?
Les 48 heures chrono que nous a souvent avancées Dalakhani ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Ailleurs, j'avais trouvé que la tache apparaissait dans la première semaine, ce qui est tout de même beaucoup moins précis. Il n'est pas déraisonnable de penser que 48 heures environ, ça peut aller de 30 à 72 heures.
Citation :
Voici ce que j'ai obtenu du professeur Durigon de l'Institut Médico Légal de Paris.
Il m'a très spontanément dit que la mention indiquant le jour et l'heure de la mort n'est pas obligatoire. Elle ne l'est pas d'autant plus que c'est impossible en réalité d'être précis.
Je lui ai envoyé le rapport du médecin légiste de l'affaire Ranucci et il m'a donné une fourchette très large. Le décès remonte selon lui du jour de l'enlèvement à minimum 12 heures avant sa découverte.
La fourchette est étonnamment large !
C'est à peu près ce que j'avais trouvé, si je m'en souviens bien. Je crois que j'avais situé la mort entre l'enlèvement et le milieu de la nuit avant la découverte du corps. Comment ? Tout simplement en partant du principe que le docteur Vuillet n'était ni malhonnête, ni incapable (principe idiot selon certains, mais bon, chacun son truc... chez moi, les experts sont honnêtes, à l'exception peut-être des psychiatres, qui touchent une domaine très subjectif).
J'estime que le docteur Vuillet a pris la température du corps sur place, avant le déplacement (car il ne faut pas perdre une minute dans ces cas-là), et qu'il a constaté qu'elle était égale à la température ambiante. S'il en avait été autrement, il aurait eu un moyen d'estimer assez précisément l'heure de la mort (qui serait intervenue quelques heures seulement avant la découverte, donc), et il ne s'en serait pas privé, selon moi. Il a probablement estimé que situer la mort à plus de douze heures avant la découverte du corps était probablement sans intérêt, alors il n'en a pas parlé. C'était pourtant un détail intéressant, car si on avait eu par la suite des témoins d'une autre scène impliquant un enfant à cet endroit pour la matinée du 5, cette précision aurait pu aider l'enquête, puisque cette scène n'aurait pu correspondre au meurtre.
Pour ce qui est de la tache, il n'y a aucune raison de penser qu'elle est absente au bout de 47 heures et présente au bout de 48.
Les éléments qui permettent de penser que Marie-Dolorès a été tuée vers 12h20 le 3 juin sont les aveux de Ranucci, le témoignage des Aubert, et le fait qu'un enfant est presque toujours tué très peu de temps après sa disparition.
Les éléments qui permettent de penser qu'elle est morte le 4 ou le 5 juin... n'existent pas. Pas de témoins, rien. Même dans la plupart des scénarios innocentistes, la petite est tuée juste après l'accident de Ranucci.