Citation :
ce n'est pas ce qu'il dit à son avocat Me Le Forsonney
après son "négatif" à la question du président à savoir si le couteau est à lui, Gilles PERRAULT écrit page 282 du POR :
....Or, il ment. Le couteau est à lui. Jean-François Le Forsonney, au cours de leur ultime examen du dossier, lui avait annoncé que ce couteau serait une pièce maitresse dans l'arsenal de l'accusation. "Je n'y peux rien, avait répondu Christian. Ecoutez, si vous me dites que je dois prétendre qu'il n'est pas à moi, je dirai qu'il n'est pas à moi. Mais ce n'est pas vrai. Il est à moi."
Maître Le Forsonney ne dit pas cela à Philippe lorsqu'il l'interviewe. Et je pense que Perrault a interprété d'une certaine façon ce que disait Ranucci selon ce que lui rapportait Maître Le Forsonney.
Ranucci dit à son avocat : je vais dire qu'il n'est pas à moi. Et Perrault en concluait que c'était une façon de reconnaître le couteau. Mais si on réfléchit, rien ne dit que le couteau est à lui puisque la découverte est une mise en scène et que le couteau est déjà à l'évêché à 17h30 le 6.
Citation :
le 27 décembre 1974, dernière visite dans le bureau de la juge, il nie le meurtre mais déclare : "je reconnais par contre que c'est bien moi qui ai indiqué aux enquêteurs à quel endroit était le couteau m'appartenant et que vous m'avez montré lorsqu'il a été retrouvé"
Il me parait difficile de balayer d'un revers de main cette affirmation de Ranucci surtout qu'elle n'est pas faite sous la contrainte, elle n'a pas été extorquée.
Je pense que ce couteau automatique lui appartient bien.
Non le couteau ne lui appartient pas. Et ce que vous rapportez, c'est ce que la juge dicte à sa greffière, ce n'est pas ce que dit Ranucci.
La juge use d'un procédé, vu qu'il n'y a pas d'avocat dans son bureau. (D'ailleurs Ranucci aurait dû refuser de répondre et de signer le PV mais il ne savait pas, on n'apprend pas la résistance à l'oppression à l'école, alors que c'est le premier des droits de l'homme institué par la révolution.)
Elle doit sortir le PV des aveux et celui dans lequel les gendarmes annoncent qu'il trouvent le couteau et elle dit à Ranucci : vous voyez, c'est bien vous et elle lui dit : vous ne pouvez pas me dire que le couteau n'est pas à vous, on l'a retrouvé selon vos indications. Et elle écrit : "je reconnais par contre que c'est bien moi qui ai indiqué aux enquêteurs à quel endroit était le couteau m'appartenant et que vous m'avez montré lorsqu'il a été retrouvé."
Mais vous avez remarqué" qu'elle n'écrit pas "le couteau m'appartient, je l'ai acheté à Salernes il y a un an, et je l'avais pris car je pensais que je serait plus en sécurité à Marseille où je comptais aller."
Ce que fait la juge ne vaut rien parce qu'il n'y a pas d'avocat et parce que sa démonstration se renverse par le fait même que la découverte du couteau n'est qu'une pauvre mise en scène maladroite : le couteau a été retrouvé la veille avec le pull, vu que les fiches de scellé ont toute la même forme et la même formulation.