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Cyril
Dans la thèse de la complicité, il reste une hypothèse qui me semble pertinente: si CR n'en parlera jamais, c'est pour ne pas dévoiler que l'enlèvement était prémédité et pour ne pas paraître comme un monstre.
Oui, c'est l'explication que donnent tous ceux qui ont examiné la thèse de complicité. C'est la seule envisageable et c'est aussi la mienne.
De
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Ce pourrait être la seule explication. Mais, dans cette logique, si dans son Récapitulatif il charge l'homme au pullover rouge, c'est qu'il ne le connaît pas et que celui-ci n'a rien à voir avec l'affaire. Sinon CR n'aurait pas intérêt à ce qu'il soit retrouvé car il risquerait alors de tout dévoiler sur la complicité.
Je trouve ton raisonnement très juste !
Dans son récapitulatif, il émet l'hypothèse de l'homme au pull over-rouge après que sa mère lui a parlé de cette histoire de satyre des cités.
Il me semble d'ailleurs - reprenez-moi si je me trompe - que, dans le Récapitulatif, il ne parle pas de la rencontre fortuite entre Mme Mathon et Mme Mattéi aux Baumttes. Ce serait la lettre d'une amie (Denise) qui aurait alerté Mme Mathon. Cette amie aurait lu dans le journal un entrefilet faisant état d'un satyre au POR ayant sévi dans des cités marseillaises. Si ma mémoire ne me joue pas de tour, on peut d'ailleurs s'interroger sur cette divergence entre la version donnée à la police (rencontre aux Baumettes) et celle (Denise) relatée par CR dans son récapitulatif
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De plus, la description de l'auteur du rapt faite par Spinelli ne correspond pas à celle de l'homme au POR faite par les filles C. Donc l'auteur du rapt serait une tout autre personne.
Exact.
Pas plus d'ailleurs qu'elle ne correspond à celle de Jean Rambla, qui a vu l'homme quelques minutes avant Spinelli.
On peut donc en conclure soit qu'il y avait 2 hommes soit que c'est l'un des 2 témoins qui fait une description erronée.
Dans cette dernière hypothèse, je pencherais nettement pour l'enfant. Pour les raisons que j'ai maintes fois exposées : contrairement à ce que pourrait donner à penser la déposition officielle, l'enfant n'a certainement pas décrit le ravisseur d'une traite et de son propre chef. Il a bien évidemment été fortement sollicité. ("Il était comment, le monsieur ?" " Euh ... mmmhh " "Il était blond ou brun ?" " Euh ..." "Il était blond ?" "Non". "Il était brun ?" "Euh .. oui" (pour beaucoup de gens, "brun" signifie sommairement "pas blond"). Et le reste à l'avenant :"Il était habillé comment ?" " ........." "Il était en jeans ?" "Non" "Il était en short ?" "Non". "Il était en costume ?" "Euh ... oui" (la veste et le pantalon était dans l'esprit de l'enfant ce qui se rapprochait le plus du costume)).
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J'ai relu les anciens fils sur la complicité et le scénario de Jean Jacques semble le plus intéressant. Donc si on exclu la piste de l'homme au pull-over rouge, il n'y aurait plus que 2 complics, dont CR. Son ami ferait donc monter Marie-Dolorès dans sa Simca 1100 puis rejoint CR qui l'attend dans sa 304 à la champi du Vallon. Le but de leur rencontre était pour CR la remise d'un pacquet de drogue que CR devait revendre. CR ne s'attendait pas à voir rappliquer son complice en compagnie d'une enfant. A ce moment là, les complices se séparent: CR s'en va avec le pacquet volumineux de drogue. Quant à l'autre, il reste dans la champi avec la fillette. Celle-ci parvient à s'echapper et le criminel se lance à sa poursuite. Il la rattrappe, la traine dans les fourrés et la tue.
Pendant ce temps, CR roule à toute vitesse car il est pressé de rentrer à Nice pour se débarrasser de son pacquet et ne pas être mêlé à un enlèvement d'enfant. Il est télescopé par Martinez sur le carrefour, fait un tête-à-queue et retourne en direction de Marseille, paniqué à l'idée que l'on découvre son pacquet. L'assassin, entendant puis voyant CR revenir, sort subitementdes fourrés où il s'était planqué et fait signe à CR de s'arrêter. Celui-ci s'exécute et, voyant qu'il est poursuivi, sort de sa voiture en emportant son pacquet volumineux.
Ca se tient.
Cela explique la Simca vue par Spinelli. Le fait que Spinelli ait vu un homme ressemblant globalement à CR mais qu'il ne reconnaîtra pas pour autant au tapissage s'explique facilement par le fait que, comme je le disais dans un post précédent, un jeune homme mince, assez grand, aux cheveux châtain clair, cela constitue tout simplement le portrait-robot d'un jeune européen moyen. Le fait que l'homme vu par ES et Ranucci aient globalement correspondu au même signalement n'a donc rien d'une coïncidence troublante.
Cela explique que Martinez déclare tout d'abord que l'homme paraissait seul à bord.
Et cela explique le paquet volumineux des Aubert.
Objection : cela implique obligatoirement un mensonge Aubert/Martinez en ce qui concerne le fait qu'Aubert aurait signalé à Martinez en revenant qu'il avait vu le type s'enfuir avec un enfant.
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Et là, il découvre l'horreur. Son complice lui ordonne de l'aider à trainer le corps et à l'ensevelir. Puis il le menace avec son couteau (donc qui n'appartient pas à CR): "Si tu dis quoi que ce soit aux flics, je te tue ou alors si je me fais arrêter, je dirai que tu étais aussi dans le coup et on coulera ensemble!". Puis il lui demande de le ramener vers la champignonnière. A partir de là, l'assassin s'enfuit dans sa Simca 1100 et laisse CR qui s'est embourbé. Entre temps, CR remarque que son complice a oublié son couteau dans la 304, et il s'empresse immédiatement de le jeter dans la tourbe.
Même objection que celle que je t'ai faite il y a quelques jours : la petite a été tuée sur place.
Et on aurait trouvé du sang dans la champignonnière
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Par la suite, il ne dira pas la vérité pour ne pas passer pour un monstre qui a prémédité l'enlèvement et ses contradictions s'expliqueront par la drogue et cette peur que son complice ne soit jamais retrouvé.
Il est de fait que, si les choses se sont vraiment passées comme cela ou à peu près, il n'avait pas tort de craindre de ne pas être cru. C'est vrai, personne ne l'aurait cru. Surtout s'il ne connaissait ni le nom ni l'adresse de l'autre type. Ce qui est généralement le cas dans une histoire de trafic de drogue.
Ca se tient.
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Quant au pullover rouge, c'est le satyre, une connaissance du criminel avec qui il partage ses intérêts pédophiles malsains, qui l'avait oublié un jour dans la 1100 de l'assassin. Celui-ci le jette dans le tunnel de la champi pour brouiller les pistes en disant à CR: "si ça se trouve, c'est l'autre pervers qui se retrouvera en tôle, ce crétin s'est déjà fait remarquer dans les cités marseillaises!"
C'est possible. L'ensemble se tient assez bien, mis à part l'assassinat de l'enfant dans la champi.
Sauf que rien ne permettra jamais de prouver que les choses se sont passées ainsi.
Plus j'y pense, plus je me dis que la seule manière d'en avoir un jour le coeur net dans cette affaire n'est pas de concevoir des scénarios (innocentistes, complicistes, ou impliquant une complicité involontaire) qui incluent tous les éléments connus. Non que je méconnaisse le mérite de cet exercice ou de ceux qui le pratiquent ! Et je ne dis pas non plus que l'un des scénarios innocentistes imaginés ne puissent pas être le bon.
Mais ce que je veux dire, c'est qu'avec de l'imagination, on peut imaginer des tas de scénarios qui se tiennent.
Et qu'on n'est pas plus avancé par la suite.
Si on est convaincu de l'innocence de CR et si on veut la prouver, la seule méthode vraiment efficace serait d'obtenir la preuve qu'il y a véritablement eu machination policière / judiciaire.
Il faudrait arriver à faire parler quelqu'un - gendarme, policier, maître chien ou tout autre personne ayant participé à l'enquête. Pas moins.
C'est mission impossible ? Bien sûr, mais je ne vois rien d'autre.