Je
connais effectivement le nommé Ranucci Christian
que je reconnais formellement sur la photographie
anthropométrique
n° 6645 que vous me présentez. J'ai effectué mon
service militaire à Wittlich, en Allemagne,
d'avril 1973 à fin mars 1974.
j'ai connu Ranucci à la caserne de la ville
précitée car il est de la même
classe que moi et il a effectué son service
au même régiment c'est-à-dire au
8e Groupe de Chasseurs Mécanisés.
Nous avions en Allemagne peu de loisirs. Je suis allé plusieurs
fois "boire un coup" en compagnie de Ranucci
Christian au foyer de garnison, à l'extérieur
de la caserne. Ce foyer est le seul endroit où je
me suis rendu avec Ranucci. Il y avait des dancings à Wittlich,
mais je n'y suis jamais allé car je n'aime pas
danser. Je ne sais pas si Ranucci y allait, ni s'il "flirtait" des
jeunes filles. Ranucci ne m'a jamais fait de confidences.
J'ignore tout donc de ses goûts et de ses habitudes.
Il faut dire aussi que pendant notre période
militaire, il a été malade assez longtemps,
c'est-à-dire pendant quatre ou cinq mois environ
et nous n'avons toujours échangé que
des paroles banales.
-
Saviez-vous que vos nom, prénom et adresse étaient
mentionnés sur un carnet de Ranucci?
Non,
je l'ignorais. Je ne me souviens même
pas lui avoir indiqué mon adresse de Marseille.
Il n'est jamais venu me voir dans ma ville natale.
Ainsi que je vous l'ai déjà précisé,
mes seules sorties avec Ranucci ont été celles
où nous sommes allés ensemble au foyer
de Wittlich.
-
Comment considériez-vous Ranucci?
Comme
un camarade de régiment parmi
tant d'autres. Je crois qu'il était assez
fainéant et il n'était pas militariste.
Je sais qu'il a été puni assez souvent
pour des actes d'indiscipline. Je ne puis rien vous
dire d'autre sur lui. Aucune amitié ne nous
a liés.
-
Avez-vous été surpris du crime commis
par Ranucci?
Oui,
j'ai appris par la presse et par la radio les faits
reprochés à Ranucci. J'ai été surpris
car franchement il m'a paru toujours parfaitement équilibré et
je n'aurais jamais cru qu'il soit capable d'enlever
une fillette et de la tuer.
J'ai connu en effet suffisamment Ranucci pour penser
de lui qu'il avait tous ses esprits. Il a toujours
raisonné normalement. Je vous ai dit que j'ignorais
s'il flirtait des jeunes filles, car il ne m'a jamais
parlé de relations avec des filles et je ne
l'ai, quant à moi, jamais vu en compagnie
de femmes...
- Etiez-vous au courant que
Ranucci possédait
une espèce de fouet, qui est en fait un assemblage
de lanières de cuir avec à l'extrémité un élastique
permettant de tenir cet objet au poignet, et pouvant éventuellement
servir à des actes de flagellation?
Non,
je n'ai jamais vu en possession de Ranucci un tel
objet. Il ne m'a jamais parlé qu'il
détenait un objet pareil.
-
Etiez-vous équipé de lacets en cuir?
Non,
nous n'avions pas de lacets en cuir; je n'en ai
d'ailleurs jamais vu à la caserne.
-
Pensez-vous pouvoir faire une déclaration
présentant un intérêt pour cette
affaire et notamment concernant Ranucci?
Non,
je répète que je suis sidéré car
je considérais Ranucci comme un être
sensé. C'est tout ce que je puis vous dire.
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