Le couteau
Dernière mise à jour: 21 septembre 2011

 

 
 

La photographie du couteau, supposé être l'arme du crime,
porte les mentions suivantes:

Gendarmerie nationale
Compagnie d'Aubagne
Brigade de recherches

Procès-verbal n°610/Gréasque
du 5 juin 1974


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Voici la chronologie de la découverte du couteau, le 6 juin 1974.

Chaque élément litigieux sera suivi de questions que l'on est légitimement en droit de se poser et qui restent aujourd'hui sans réponse.




14 heures - 17 heures


Christian Ranucci passe aux aveux. Il déclare à propos du couteau:


Je suis retourné sur la route après avoir remis le couteau dans ma poche si mes souvenirs sont exacts. Je me suis remis au volant de ma voiture et, après un parcours, je me suis engagé dans la piste qui donne accès à la galerie. Le long de cette piste se trouve une espèce de place où est étalée de la tourbe. C'est à cet endroit que je me suis débarrassé du couteau. Je l'ai jeté à terre et j'ai donné un coup de pied dedans.




17 heures 30 - Champignonnière


Début des recherches du couteau - Le capitaine Gras est en liaison avec Marseille par radiotéléphone.

La police de Marseille, disposant des aveux de Christian Ranucci, est censée indiquer aux gendarmes l'endroit exact où se trouve le couteau.




17 heures 30 - Hôtel de police de Marseille


Au même moment, l'inspecteur Porte rédige un procès-verbal de saisie, disant "saisir pour être placé sous scellés" les objets découverts dans la voiture de Ranucci le 5 juin et signe ce procès-verbal.

La mention suivante est ajoutée sur ce même procès-verbal, sous la première signature:


De même suite, disons que nous déposerons au greffe du tribunal de grande instance de Marseille les objets saisis et scellés à nous remis par la compagnie de gendarmerie, brigade de recherches d'Aubagne:

... sous cote 8: un couteau à cran d'arrêt de marque Virginia-inox à ouverture automatique, manche nacre de longueur, fermé 12,5 cm, longueur de la lame sortie de 22 cm, lame tachée.
Sous procès-verbal n° 610 de la brigade de gendarmerie de Gréasque du 5 juin 1974.


Comment interpréter ce procès-verbal?

L'inspecteur Porte a-t-il soudain éprouvé une grosse fatigue, préférant compléter, le 7 juin, un procès-verbal rédigé la veille plutôt que d'en établir un nouveau? Peut-être.

L'ennui est que cet additif ne porte aucune date. Que seul le cadre d'une enquête préliminaire autorise un officier de police judiciaire à relater dans un seul procès-verbal plusieurs opérations. Qu'agissant ici en vertu d'une commission rogatoire, l'inspecteur Porte doit établir des procès-verbaux séparés pour chacun des actes qu'il est appelé à faire.

Si donc on se réfère à la procédure, on doit conclure que la sûreté urbaine de Marseille est, ce 6 juin à 17 heures 30, en possession d'un couteau ressemblant étrangement à celui que tous considèrent comme l'arme du crime et dont les gendarmes viennent d'en commencer la recherche.



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