Citation :
Il y a quoi de vraiment troublant dans cette histoire ? :
- les dépositions du (des ?) témoins de l'enlèvement. Mais bon, à partir du moment où Ranucci dessine un plan des lieux et indique le chemin pour se rendre du Lieux de l'enlèvement au Lieu du crime... y'a plus trop de mystères !
- un pull over rouge dont on ne sait pas ce qu'il fout là et que le ravisseur ne portait pas.
autant dire rien.
Vous n'êtes pas bien exigeant. J'ai l'impression de me retrouver dans le film de Don Siegel, l'invasion des profanateurs de sépultures : rejoins-nous dans notre tranquille assurance dépourvue de désir, oublie tout et tu seras tellement plus heureux. Regarde comme tout est simple, comme tout est lumineux quand on ne se pose aucune question...
Le problème c'est que cette affaire recèle au contraire beaucoup beaucoup de choses troublantes. Et qu'on ne peut pas éliminer comme cela, sous prétexte qu'on aurait deux ou trois "preuves" absolues.
C'est le processus que propose Gérard Bouladou : regardez comme j'élimine un à un tous les éléments qui gènent l'accusation et hop, miracle, deux ou trois "preuves" et il est coupable, le reste, ne vous posez pas de question.
C'est donc le moment de s'en poser.
Le pull-over par exemple : rouge ras du cou avec de gros boutons dorés.
Mme Mattéi l'a vu ce pull, sa fille et sa copine, le petit frère de la copine, M. Martel aussi l'a vu le pull et les deux filles qu'on a agressé. Tous ces gens parlent d'un pull rouge. Ca fait sept personnes qui ont la même berlue. Ca fait tout de même beaucoup.
Et il semble bien que ce soit le même. Cela ne fait pas beaucoup de doute, il est trop spécial.
Alors pour éliminer le pull du témoignage Martel, on est obligé d'employer des contorsions, qui se contredisent d'ailleurs :
- la première contorsion : en fait c'était Ranucci déguisé, il avait mis un pull rouge ce jour là et il était déguisé, c'est pour cela que M. Martel ne l'a pas reconnu.
- la deuxième : les témoins ne parlent pas des boutons dorés, ce n'est donc pas le même pull. Voire... : Elles ne disent pas non plus qu'il n'y en a pas, elles n'en parlent pas, c'est tout.
M. Martel parle d'un polo, donc ce n'était pas un pull mais un polo. Le problème c'est que les deux jeunes filles parlent d'un pull elles, pas d'un polo, or c'était bien la même personne, au même moment.
Mais quelle est la probabilité pour que le pull trouvé dans la galerie près d'une gamine enlevée dans une citée et assassinée n'appartienne pas au même type qui quelques jours avant est venu agresser sexuellement deux jeunes filles dans une autre cité ? Elle est proche de zéro.
Le type ne portait pas le pull ce matin là ? C'est peut-être que ledit pull l'attendait dans la galerie et qu'il l'a laissé parce qu'il faisait trop chaud tout d'un coup, le 3 c'est la première journée de véritable chaleur.