Citation :
Je ne manquerai pas de le raconter un jour mais j'estime que ce n'est pas le moment.
Oui mais à ce moment là, je trouve le procédé curieux. Vous avancez une thèse : les gendarmes ont omis par paresse de noter un enfant et pour cacher leur impéritie, le capitaine Gras aurait écrit "paquet" pour enfant dans son rapport.
[C'est d'ailleurs si peu crédible qu'Aubert ne reprend pas cette argumentation alors que vous l'interviewez, il ne prétend pas, lui, avoir parlé d'un enfant aux gendarmes (or il devrait s'en souvenir), il prétend, encore mieux, ne jamais leur avoir parlé, ni le 4 juin, ni le 5. Il dément les coups de téléphone, contre tout bon sens. Mais vous êtes prêt à l'absoudre : il a mauvaise mémoire... Ce qui n'est pas le cas de Mme Mattéi, elle, ce n'est pas de la mauvaise mémoire, c'est qu'elle est achetée par Mme Mathon (combien, on ne sait pas, mais on peut imaginer que c'est très cher parce que, vu ce qu'elle a enduré, jusqu'aux invectives du père de la victime sur son perron et les crachats lors du procès, pour lui faire porter plainte, il a dû falloir en allonger des biffetons, à moins qu'elle n'ait été émue tout simplement par le fait qu'elle savait, elle, qu'on avait guillotiné un innocent...]
Donc vous avancez cette thèse qui est audacieuse et on se dit, on aimerait connaître la défense des gendarmes, puisqu'on les accuse de négligence. Or vous nous révélez aujourd'hui (c'est un scoop), que le gendarme dont on ne connaît pas le nom, ni les états de service, que vous interviewez dans votre livre, est précisément le gendarme auteur de ladite négligence.
Vous l'interviewez, mais surtout, vous ne lui donnez pas la parole sur ce plan. Si vous ne l'aviez pas rencontré, je ne dirais rien. Mais il était en face de vous, donc il a bien dû expliquer ce qui était arrivé, il a une raison à fournir à cette négligence, tout comme il nous explique pourquoi on a saisi le pull alors qu'il dit qu'il n'a rien à voir avec l'affaire parce qu'il est sale (quand Mme Di Marino écrit propre...).
Mais non, vous nous dites, je verrai plus tard. Comprenez que l'on trouve le procédé un tout petit peu curieux.
Remarquez si c'est pour se mélanger les pinceaux sur cette affaire de paquet qu'on oublie de noter parce qu'en fait c'est un enfant, comme il se mélange sur les dates de saisie du couteau, laissant entendre que la découverte du couteau précède la découverte du pull, c'est vrai que ce n'est peut-être pas la peine.
Mais du coup, la thèse de l'erreur du paquet ne tient plus très bien...