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ANNEXE
« LES CONTES DE PERRAULT »
L'efficacité du livre de Gilles Perrault provient essentiellement du nombre d'erreurs qu'il contient. Ignorant tout de l'affaire, le lecteur, qui n'a aucune raison de mettre en doute ce que l'auteur affirme péremptoirement, se laisse convaincre à mesure qu'il avance dans sa lecture.
J'ai pensé qu'il serait intéressant de noter ces erreurs, dans l'ordre chronologique. L'exercice est fastidieux, les erreurs sont très nombreuses mais c’est à l’aune de cet exercice qu'apparaîtra la vérité.
Dans son livre sur l'affaire, Mathieu Fratacci avait donné son avis sur cette façon de procéder, sous la plume de Jean-Max Tixier: « Il faudrait reprendre, point par point l'ouvrage de Gilles Perrault afin de l'écheniller de toutes les interprétations suspectes, soit qu'elles viennent sous l'impulsion du romanesque, auquel l'auteur succombe trop fréquemment à mon gré 1- surtout si l'on songe à son objectif - soit qu'elles s'y glissent intentionnellement pour servir une stratégie du doute, ourdie de longue main. La méthode s'avérerait fastidieuse à l'usage. Elle irait à l'encontre du but recherché: démontrer, par la seule évidence des faits, que cette affaire a été correctement menée et qu'elle ne laisse justement pas de place au doute. »
Si la méthode est fastidieuse, je ne pense pas qu'elle puisse aller à l'encontre du but recherché. On ne peut pas affirmer qu'il y a deux cents erreurs dans « Le pull-over rouge » si ces erreurs ne sont pas pointées du doigt, décrites, sériées. J'ai tenu à le faire.
Il suffira de lire le fameux ouvrage. Chaque erreur sera décrite succinctement. Certaines ayant été longuement développées, le texte les accompagnant sera très court. Il conviendra alors de se reporter au chapitre concerné.
Chaque répétition sera notée car c'est leur grand nombre qui rend le livre si convaincant.
Les pages seront indiquées successivement dans l'ordre: Éditions RAMSAY / LIVRE DE POCHE.[...]
15 ) p. 45/46: [...] Si [le chien] avait été mis en piste à partir du pull-over rouge, cela serait indiqué clairement [dans le rapport de synthèse du capitaine Gras] [...]Le chien a suivi, pour autant que ce soit possible, en raison du délai de deux jours écoulés depuis le meurtre, la piste de la voiture de CR et jusqu'au moment où il a freiné (30 mètres avant le lieu du crime), c'est-à-dire au moment où les pneus du coupé 304 ont commencé à bien imprégner l'odeur de bitume.
1. Si le chien avait "
suivi, pour autant que ce soit possible, en raison du délai de deux jours écoulés depuis le meurtre, la piste de la voiture de CR et jusqu'au moment où il a freiné (30 mètres avant le lieu du crime), c'est-à-dire au moment où les pneus du coupé 304 ont commencé à bien imprégner l'odeur de bitume", cela serait indiqué clairement dans le rapport de synthèse du capitaine Gras. L'argument contre Gilles Perrauilt ne tient pas.
2. Votre explication consistant à prétendre qu'un chien puisse suivre les traces d'une voiture démontre votre méconnaissance totale de la cynophilie. Un chien se repère uniquement aux toutes petites particules perdues par un être humain ou un animal qui se déplace. Dans le cas d'un être humain, ces petites particules sont par exemple des cheveux ou des pellicules de peau, qui dégagent une odeur particulière pour le chien. En aucun cas, un chien ne peut se lancer à la recherche de l'odeur d'une voiture (ordinairement chauve et dépourvue de peau) ou être lancé à la poursuite de lingots d'or, par exemple. Votre explication, c'est vraiment n'importe quoi.
3. 48 heures n'est pas un chiffre magique. Dans certaines circonstances, certes exceptionnelles, un chien peut retrouver une piste passé ce délai.
4. Rien dans le dossier n'indique que la piste suivie par le chien est vieille de 48 heures. Même l'heure de la mort de la fillette n'est pas connue.
5. Le meurtre de la fillette (et donc l'heure de sa mort) n'a rien à voir avec la piste suivie par le chien. En aucun cas, il n'est établi que le chien recherche la fillette et il n'a donc aucune raison de s'intéresser à l'odeur de l'enfant.
6. Un chien ne s'arrête pas de pister quand l'odeur qu'il suit devient plus forte!
7. Plutôt que de se référer au seul rapport de synthèse du Capitaine Gras dont il est établi qu'il a menti au moins à trois reprises dans cette affaire (le 4 juin 1974 ainsi qu'en novembre et en décembre 1985), il aurait été plus judicieux de se référer au rapport du maitre-chien.
RÉCAPITULATIF DES ERREURS: PERRAULT: 194-1=193 / BOULADOU: 27+7=34