Citation :
Juste une petite parenthèse (vous savez quand Martinez invente qu’il y’avait un enfant avec le coupé 304 et qu’on retrouve un enfant, le hasard fait bien les choses quand même !)
Commandant, s'il vous plait... Dans le genre démonstratif, vous êtes déterminé... Mais en toute rigueur, vous ne reflétez pas la vérité.
Le 3 juin, à la gendarmerie de Gréasque, Monsieur Martinez déclare que
"le conducteur paraissait seul à bord".
A la page 95 de votre livre, vous affirmez que le gendarme refuse de noter le fait que M.Martinez ajoute que M.Aubert lui a rapporté avoir vu le conducteur "emporter" un enfant...
Grave... Ainsi donc les gendarmes ont noté que ce qu'ils voulaient, et ont même dénaturé la déposition Aubert (paquet volumineux).
Or M.Martinez dit bien que
"le conducteur paraissait seul à bord". S'il lui avait paru autre chose, il aurait dit autre chose.
Que ce soit apparemment contradictoire est un vrai problème et peut participer à l'hypothèse que l'adulte vu par les Aubert entrainant l'enfant n'était pas le conducteur de la 304.
_________________
Le 5 juin, M.Martinez rappelle les gendarmes . Arrive alors la fameuse phrase (écrite par les gendarmes dont les motivations ne sont plus les mêmes que le 3 : "... contrairement à ce qu'il avait déclaré dans sa plainte, il
pensait qu'un enfant
avait pu se trouver dans le véhicule tamponneur (sic)"
Si j'écarte, en m'irritant cependant (le gendarme ne connait pas les circonstances de l'accident, sinon il rectifierait), le fait que le véhicule tamponneur est celui de M.Martinez....
- ce n'est pas ici M.Martinez qui parle, c'est le texte écrit par le gendarme (jusqu'ici vous aviez souvent dit que les gendarmes n'étaient pas très précis...)
-
"il pensait", ce n'est pas une constatation, mais le résultat d'une reflexion. On lui dit ce qu'il aurait du voir...
-
un enfant "avait pu" se trouver dans la 304, c'est une possibilité, mais lui, M.Martinez il ne l'a pas vu.
- la formule
" contrairement à ce qu'il avait déclaré dans sa plainte" est visiblement rajoutée pour justifier l'évolution du témoignage.
_________________
Mais par deux fois, M.Martinez va courageusement se reprendre :
Le 6 juin, en pleine effervescence, M.Martinez dépose devant M.Canonge :
"je n'ai personnellement pas remarqué s'il y avait un enfant dans ce coupé Peugeot", répond il (sur interpellation.) M.Martinez n'est plus ici spontané : il répond à une question plus ou moins insistante.
______________________________
Le 10 juin, chez Mlle di Marino :
"je ne peux pas dire s'il y avait un enfant dans le véhicule. Je n'y ai pas porté attention. Il m'a semblé voir une forme sur la banquette arrière, c'est tout"
On sent monter l'exaspération :
"c'est tout"
Qu'on entende :
- je ne peux pas dire
qu'il y avait un enfant... ce qu'il ne dit pas...
- je ne peux pas dire
s'il y avait un enfant
En tout cas, c'est dire que M.Martinez n'a pas vu d'enfant dans la 304.
Comme M.Spinelli pour la S1100, M.Martinez résiste aux assauts répétés pour lui faire dire ce qu'il n'a pas vu... Comme M.Spinelli
("je peux me tromper"), il cède sur
"il m'a semblé voir un forme", mais il ne peut pas faire plus. Or une enfant à l'arrière d'un coupé, balloté par le choc, en plein jour, ce n'est pas qu'une "forme"...
On notera que la formule
"je n'ai pas fait attention" que l'on trouve ici, comme dans les dépositions Spinelli, est très importante pour atténuer le témoignage.
____________________
Mon commandant, à quel moment M.Martinez a t il dit positivement qu'il y avait un enfant dans cette voiture ?
Vous avez raison, M.Martinez est vrai. C'est l'accusation qui "invente" qu'il y avait un enfant dans cette 304. Parce qu'il le fallait.
Ca ressort des décalarations de M.Martinez (votre livre p.93 et suiv.)