Citation :
Dalhakani a écrit :
"De plus je ne me souviens plus si on vous a déjà demandé ce que serait devenu votre version si la mère de Ranucci avait accepté sa proposition de passer le week-end avec lui? "
Cher Antorama, c'est vrai que cette question qui vous est posée est interessante. Meme si vous nous avez déjà donné votre explication, pourriez vous recommencer car je ne m'en souviens plus.
Merci d'avance.
Je présente mes excuses à mes lecteurs attentifs pour ressortir des vieux messages. Allons-y:
Voici ce que raconte Ranucci dans son bouquin:
Citation :
Vendredi 31 mai 1974. 18 heures.
- Bonne journée, Christian ? me demande ma mère.
- Oui, ça va ! Je m'adapte bien à ce travail de représentant […] Que dirais-tu si nous prenions un jour ou deux pour partir en touristes ? L'arrière-pays, le Var, les gorges du Vercors ou la côte italienne jusqu'à Gênes ?... Je te laisse le choix.
- Ça ne me tente guère. Tu conduis trop vite. Enfin, peut-être...
[… ]
Dimanche 2 juin 1974.
Grasse matinée puis déjeuner avec un grand verre de jus de fruit. Les quelques effets préparés pour le départ sont réunis.
- Christian, si tu pars cet après-midi, promets-moi de rester prudent. Pas de vitesse !
- Comment si je pars ? Tu n'es toujours pas décidée à venir ? Je t'assure tu perdrais quelque chose en ne venant pas ! Par exemple, à l'arrière-pays, visiter un musée ou un maître verrier. J'en connais un, c'est magnifique. S'arrêter à Saint-Paul-de-Vence pour flâner dans les vieilles rues... et l'air et la nature, cela te changerait. Non ?
- Je t'assure, non, une autre fois. J'ai d'ailleurs un peu de travail d'intérieur.
Vers les 14 heures je partis donc seul en voiture au gré du hasard et de l'humeur du moment.
Même si ce qu'il écrit au sujet de cette conversation est exact, il a donc eu largement le temps de prévenir son complice, dès le vendredi soir que le rendez-vous du dimanche pour préparer l'opération prévue le lundi tenait toujours.
Je voudrais ajouter que cette objection (« Ranucci n’a pas pu préméditer son geste puisqu’il avait proposé à sa mère de l’accompagner pendant ce fameux conge de Pentecôte ») est encore décrédibilisée par le fait que la mère produit une version différente de celle de son fils sur cette conversation. Dans la version de la mère, telle que rapportée dans l’ouvrage Maurice Périsset
op. cit.
Citation :
« Mon fils avait sa voiture, un coupé Peugeot 304, depuis une semaine. Il rêvait de partir pour une longue promenade dans la région. Le dernier dimanche de mai, il a plu toute la journée. Mon fils me dit :
- Je vais me reposer en regardant un film à la télé. Je remettrai ma sortie au dimanche de Pentecôte.
Dès le lundi, il reprit son travail de représentant dans une maison de conditionnement d'air et la semaine passa ; il était avec sa voiture comme un gosse avec son jouet. Enfin vint le jour de détente. Ce dimanche-là, le temps était superbe. Christian me demanda
- Alors, tu ne te décides pas à venir te promener avec moi ? Il faut te distraire, maman, je te promets de conduire raisonnablement.
Il me vanta les charmes de sa Peugeot mais je lui répondis :
- Bientôt, je te le promets, j'accepterai de t'accompagner parfois, mais tu sais que je crains la vitesse. J'insiste : sois prudent, roule à une allure modérée.
Il alla préparer sa petite valise […]
Nous voyons donc qu’il existe des divergences sérieuses aussi bien sur la date à laquelle cette conversation a débuté (le vendredi chez le fils, le dimanche chez la mère) que sur le motif du refus (travail d'intérieur pour le fils, crainte de la vitesse pour la mère).
(c)
http://dossierranucci.org/phpBB2/viewto ... 9539#19539