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Je crois que rien ne dérange dans cette histoire.
Il y a un enjeu c'est évident et Maître Le Forsonney le dit très bien dans le docu de RTL : si on est obligé de reconnaître qu'il est innocent, il faut imaginer les jurés, l'avocat général (encore qu'il soit décédé) et le Président de la République de l'époque, et ajoute-t-il, pourquoi pas les avocats...
Ben oui, on a assez disserté sur ce qu'ils avaient fait ou pas fait...
Donc effectivement, quelque part, c'est un bâton merdeux que l'on remue.
Cet enjeu n'existe pas pour moi. On ne peut donc pas m'accuser d'avoir absolument besoin de conclure à la culpabilité de Ranucci. D'autant que ce que je dis sur Spinelli n'a rien à voir avec ça. Je conclue de façon indépendante qu'il n'a pas assisté à l'enlèvement, c'est tout. Ce n'est pas pour ça que Ranucci est coupable.
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Mais passé cela, ce qui importe c'est la réflexion, c'est en retournant les éléments dans tous les sens qu'on finit par voir ce qui colle et ce qui ne colle pas et où cela débouche...
C'est bien ce que je fais. Je n'arrive pas nécessairement aux mêmes hypothèses que les autres, c'est tout.
Citation :
Alors pourquoi ne pas imaginer effectivement que Spinelli a vu une tout autre scène que celle de l'enlèvement.
"j'ai aperçu au bas de la traverse Albe une voiture de marque simca 1100 de couleur gris clair. Une fillette prenait place côté passager avant, tandis qu'un homme âgé d'une trentaine d'années prenait place au volant du véhicule."
"Je tiens à préciser que la fillette est montée d'elle-même dans le véhicule alors que l'homme lui parlait et lui souriait."
Ben c'est quand même le même endroit : près des garages, à une heure qui est quand même voisine, et la scène correspond assez bien tout de même. Si ce n'est pas Marie-Dolorès, c'est bien imité.
Et si ça n'était pas Ranucci qui tirait un enfant de sa 304 près de la Pomme, c'était tout de même bien imité.
C'est un argument très faible. Une ressemblance ne suffit pas.
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Ceci dit on peut imaginer qu'une autre petite fille est montée ce matin dans une voiture et que ce n'est pas Marie-Dolorès qu'il a vue. Mais ce serait quand même un hasard assez curieux.
Vous me direz, Ranucci s'il est innocent, s'arrête précisément à l'aplomb de l'endroit où la gamine a été cachée. C'est une sacrée coïncidence. Et donc pour Spinelli la coïncidence est possible aussi, mais ce serait tout de même une coïncidence.
Aucun rapport. Dans le premier cas, c'est une scène anodine qu'une personne prend plus tard pour un enlèvement à cause, justement, de la ressemblance avec les faits, qu'il connait (l'endroit de l'enlèvement, l'heure approximative, une fillette et un jeune homme). Dans le second cas, c'est une scène louche qui se passe au même endroit qu'un meurtre. Franchement pas comparable.
Concernant la scène vue par Spinelli :
- Si Ranucci est coupable, alors l'emplacement ne correspond pas (Ranucci, sur son dessin, indique qu'il s'est arrêté devant les garages) ; de plus, la petite n'est pas censée monter seule à l'avant, mais se faire aider par Ranucci pour monter à l'arrière. Pourquoi les policiers auraient-ils inventé ça s'ils étaient en possession du témoignage de Spinelli qui disait autre chose ? Réponse logique : parce qu'ils ne l'ont pas inventé. Enfin, bien entendu, la voiture ne correspond pas.
- Si Ranucci est innocent, on n'a plus que la divergence d'emplacement et d'heure. Pour l'emplacement, on peut prendre le "devant les garages" du petit Jean pour "au niveau des garages", à la rigueur. Par contre, pour l'heure, désolé, mais pour moi, on ne peut rien faire. Spinelli dit "je me souviens bien de l'heure " et ça me suffit pour l'écarter. C'est comme pour Martel : c'est catégorique. Si on discute ça, alors on peut aussi discuter les affirmations de Martel.