Citation :
Bref la Aubert qui cache ce qu'elle sait à son mari, ça ne tient pas la RN8bis.
Cette hypothèse, je l'ai échafaudée sous les yeux de tous, et y ai apporté quelques modifications et variantes, qu'il ne faudrait pas oublier. La version la plus propable à mes yeux, c'est une décision délibérée des Aubert de minimiser ce qu'ils ont vu dans un premier temps.
Tout d'abord, monsieur Aubert voit une forme et madame Aubert voit une enfant en danger. Elle ne dit rien tout de suite, parce qu'elle ne veut pas que son mari prenne de risques. Il interpelle le fuyard, note le numéro, puis ils repartent. Là, elle dit à son mari qu'il y avait un enfant avec le jeune homme. Lui, il dit : "Ah, c'était un enfant en blanc ? Ce sont peut-être des voleurs de voiture, pour s'être enfuis comme ça ?" Revenus auprès de Martinez, ils lui parlent des djeuns qui ont détalé à leur arrivée, sans qu'on puisse discuter, mais avec leur témoignage et le numéro, ça pourrait suffire.
Ce qui veut dire, au passage, que monsieur et madame Aubert sont en mesure de reconnaître le chauffeur, qui ne serait pas le propriétaire, mais le voleur. C'est d'ailleurs pour cela qu'Alessandra ou je ne sais plus qui dira qu'à partir du moment où Ranucci reconnait avoir été au volant au moment de l'accident, c'était lui l'assassin, avant même qu'il soit identifié par les Aubert. Les Aubert ont dit avoir vu le chauffeur entraîner un enfant dans les bois, là où on retrouvera le cadavre ; si le chauffeur est Ranucci (c'est lui qui confirme ce point), alors Ranucci est l'assassin. Déduction hâtive mais logique.
J'en reviens aux informations lâchées par madame Aubert : peut-être dit-elle dès le départ à son mari les phrases entendues "Où on va ? Qu'est-ce qu'on fait ?" qui peuvent convenir pour un jeune complice de vol. Par contre, la troisième ("Qu'est-ce que vous allez me faire ?"), soit c'est une invention, soit elle ne la donne à son mari qu'une fois rentrés à la maison, parce qu'elle ne voulait surtout pas qu'il y retourne. Elle doit considérer qu'il en a assez fait avec la course-poursuite.
Quand ils apprennent l'enlèvement d'une enfant, là, madame Aubert fait tout de suite le lien. Elle demande à son mari d'appeler la gendarmerie dès le lendemain, et il mettent au point leur histoire de paquet (histoire dont ils auront assez honte par la suite pour la nier), parce que monsieur Aubert lui a fait remarquer qu'ils n'étaient pas exempts de reproche dans cette affaire. Enfin, ils finissent par cracher le morceau au téléphone à Alessandra, avec tous les détails. Mais une fois qu'ils viennent déposer, on accepte de minimiser deux aspects, pour qu'ils ne puissent être accusés de non assistance à personne en danger par la suite : on supprime la question inquiétante, et on dit que l'enfant avait l'air calme, alors qu'en réalité madame Aubert aurait vu Ranucci la sortir brutalement.
Ensuite, puisqu'on a accepté la ligne "circonstances atténuantes, aucune intention de nuire" de Ranucci au moment où il craque, on lui suggère que l'enfant était très calme au moment de la sortie de la voiture, et il ne se fait pas prier pour accepter cette version.