Citation :
Les deux choses qui me dérangent dans cette hypothêse sont :
a) Dans l'interrogatoire de Ranucci chez Mlle Di Marino, en date du 27 décembre 1974, c'est-à -dire presque sept mois aprês son arrestation, alors qu'il prétend ne plus être d'accord avec rien, il déclare quand même : "Je reconnais par contre que c'est bien moi qui ai indiqué aux enquêteurs à quel endroit était le couteau m'appartenant et que vous m'avez montré lorsqu'il a été retrouvé. Mais par contre, je ne sais pas ce que j'ai pu faire avec ce couteau."
Disons que c'est ce qui est écrit ...
J'imagine três mal CR sortir d'un seul trait tout ce que donne à lire le pv et terminer spontanément par une phrase qui annule tout ce qu'il vient de dire juste avant.
Et quant bien même l'aurait-il dit, des aveux ne sont pas des preuves.."
De toute maniêre, étant donné que les aveux sont toujours réécrits par le commissaire ou par le juge d'instruction, ils ne correspondent jamais à ce qu'ont vraiment dit les personnes interrogées. Ou du moins à la maniêre dont ils ont dit les choses. Même si les "aveux" d'un inculpé ont consisté d'un bout à l'autre à répondre oui ou à opiner du chef à toutes les questions posées, les aveux donneront toujours l'impression d'un tout cohérent une fois retranscrits.
C'est vrai, cette remarque sur le couteau semble arriver en fin de déclaration comme un cheveu sur la soupe, mais il se peut três bien qu'on ait posé à CR une question sur le couteau ("Et le couteau, c'est bien le tien, ne dis pas le contraire, tu nous l'as dit !!")et qu'il ait grommelé quelque chose comme : "Mmouai, ..". "Ouais, ouais, d'accord". Ce qui aura immédiatement été retranscrit par le greffier (sous la dictée du commissaire) sous la forme qui figure dans le PV.
Citation :
b) Maître Le Forsonney, peu avant le 9 mars 1976, lui indique qu'il reste, parmi tous les éléments à charge ou à décharge, que l'arme du crime est ce couteau qui lui appartient. Christian Ranucci lui aurait alors souri "pauvrement" en lui disant : "C'est vrai, peut-être vaut-il mieux mentir, mais vous, je ne peux vous cacher la vérité, ce couteau m'appartient."
Oui, et cette remarque ne permet pas précisément de penser que le couteau n'était pas à lui, c'est le moins qu'on puisse dire.
Citation :
Vous citez Le Forsonney qui dit aussi que les taches sur le pantalon étaient petites...."
Et le Dr Vuillet dit qu'elles étaient larges, épaisses et abondantes. Qui croire ?
Citation :
Si je ne m'abuse, cette phrase est sortie du Pull-over rouge dont vous n'arrêtez pas de faire une "publicité élogieuse"...
Finalement, ce "roman", il vaut quelque chose ou pas ? ...
Je pense que ce livre a eu le mérite de dénoncer une enquête, une instruction et un procês iniques parce qu'uniquement menés à charge. Et il fallait le faire, car personne, même convaincu à 300% de la culpabilité de CR ne peut nier que ce fut le cas et parce que l'affaire Ranucci est malheureusement loin d'être un cas unique dans ce domaine.
Pour le reste, il est certain que ce livre n'est pas une bible et qu'il contient des inexactitudes - volontaires ou non - incontestables. Il ne m'appartient pas de dire si les 201 erreurs relevées par Gérard Bouladou sont réelles ou pas mais on est en droit de s'étonner que Gilles Perrault n'ait pas eu à coeur d'y répondre dans son dernier livre.