Citation :
Je n'ai jamais dit qu'ils avaient saisi le pantalon sur la mobylette sous ses yeux, je prétends moi qu'ils ne l'ont pas saisi du tout, qu'ils l'ont vu mais qu'ils ont jugé que les taches n'étaient pas assez significatives et que ce pantalon qui trainaît posait certes question mais qu'ils ne devaient pas le raccorder à l'enquête à ce moment là.
Et bien moi je dis que rien que ça c'est abérrant. Leur faire trouver un pantalon tâché de sang et de boue et dire qu'il n'en tiennent pas compte pour s'interesser davantage aux seringues usagés et aux parapluies homme, c'est prendre les flics pour des cons. D'autant qu'arrivés à Marseille le panatalon, sans aucune raison, deviendrait soudain un élément terriblement accusateur ! C'est une pilule bien dure à avaler.
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Je prétends ensuite qu'ils lui font effectivement signer cette phrase que le pantalon a été saisi dans la voiture et qu'il ne remet pas cette phrase en cause parce que tout simplement, dans la bagarre il ne s'en souvient pas.
Oui bien sûr, l'amnésie !. C'est bien simple ce gars ne se souvient de rien !. C'est bien pratique, autant pour les accusateurs que pour ses défenseurs. Tout ce qu'il dit on peut s'assoir dessus, car le pauvre ne sait pas ce qu'il dit. Il ne se souvient plus que ce pantalon restait dans le garage, il ne se souvient plus quelques heures après que ce pantalon n'a pas été saisi dans son coffre, il ne se souvient plus qu'il ne l'avait pas porté le 3, il ne se souvient plus qu'il a signé un inventaire de fouille où le pantalon ne figurait pas...
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En plus il est prouvé qu'il signe d'importe quoi, il dit après aux psys : il y a la version "officielle" : j'ai passé la nuit à Salernes. Ca c'est aussi n'importe quoi et il faudra attendre le procès pour qu'il dise c'est faux. Et là on ne le croira pas.
Donc si Salernes c'est faux, pourquoi le pantalon ce serait vrai ?
Parce que je ne souscris pas à la phrase : "si il y a une chose fausse dans ces aveux/témoignages alors ce sont tous les aveux/témoignages qui sont faux" et de tout mettre bien évidemment sur le dos de la police, partant que Ranucci est innocent comme l'agneau. Ce n'est pas tout blanc ou tout noir.
Dans les aveux il y a à boire et à manger. Il y a des choses vraies et il y a des choses fausses.
Les choses fausses peuvent découler de l'invention policière, de l'incapacité de Ranucci à se souvenir ou des mensonges et dissimulations conscients de Ranucci. On ne peut pas placer "Salernes" et "le pantalon" sur le même plan comme vous le faîtes, en se bornant à constater que l'un est faux donc l'autre doit l'être aussi sans chercher à expliquer pourquoi l'un comme l'autre seraient faux. C'est de la paresse intellectuelle.
Citation :
Quand on essaie de penser aux raisons qui feraient que ce pantalon pourrait se trouver dans le coffre on aboutit à une impasse.
Non. Pour moi, un pantalon qui traîne sur une place de parking, c'est plus logique de le mettre dans son coffre. Au mieux je l'aurais laissé chez moi. Parce que tant qu'on y est, les gars qui changent de pantalon dans les parkings collectifs, c'est quand même une habitude curieuse. Oui, Ranucci pour aller faire ses courses, il descendait dans le garage en slip et enfilait son pantalon sur le parking avant de prendre sa mob, puis au retour, il laissait son pantalon dans le parking et remontait en slip. Et puis c'est quand même étonnant qu'il se ballade avec un pantalon même usagé plein de sang et de boue. Même si c'est pour s'en servir à des usages domestiques, ça ne coute rien de le laver. De plus, les déclarations de Mme Mathon, moi je veux bien qu'on prenne ça pour une parole d'évangile mais c'est quand même la mère de l'accusé. C'est sûr que dans ces propos, on ne va pas trouver beaucoup d'éléments à charge ! Et puis l'embêtant c'est qu'il n'y a qu'elle qui dise que ce pantalon était un pantalon de bricolage qui restait dans le garage. Ranucci ne le dit pas (mais il a oublié sans doute l'usage qu'il a de ses affaires, si ça se trouve il ne sait même pas de quel pantalon de couleur bleue qui a été trouvé devant lui on peut bien lui parler, n'est ce pas ?).
Citation :
Il n'a aucune raison d'être là si Ranucci le portait effectivement au moment de l'accident.
Je pose une autre question : quand a-t-il mis ce pantalon ? Mme Mathon dit qu'il est parti avec un pantalon gris sur lui et un pantalon beige dans son sac.
Quand a-t-il mis le pantalon bleu ?
Question.
Voilà une bonne remarque doublée d'une bonne question. Et c'est à mon avis sur ce terrain là qu'il faut amener une cour de révision à réfléchir. Et pas sur un prétendu complot policier au scénario abaracadabrant et aux motifs franchement très nébuleux.
- si c'est le pantalon tâché du sang de la victime, il n'a aucune raison de se trouver dans le coffre. Là il n'y a pas grand chose à objecter sinon que "les meurtriers font des erreurs" ce qui n'est pas satisfaisant, surtout à propos d'un meurtrier prétendu plein de sang-froid, lucide et calculateur. C'est nul.
- il était dans son coffre mais l'a t-il porté ce jour là ?
Ranucci dit que oui, il le portait lors de l'accident (donc lors du rapt, selon l'accusation). Mais a-t-on vérifié ? a-t-on présenté ce pantalon aux témoins ? niet. C'était pourtant un élément d'identification. Parce qu'à mon souvenir le petit Jean dit que le ravisseur était habillé en gris. Vu que ce pantalon est bleu, on suppose donc qu'il s'est trompé mais sans en apporter la preuve en lui faisant voir le pantalon. Avait t-on trop peur qu'il dise "non, c'est pas ça du tout, le pantalon était gris et il n'était pas comme ça ! "
- Ranucci est il en mesure de se souvenir de ce qu'il portait comme pantalon le jour de l'accident ? Là c'est délicat car il faut aller contre les déclarations de Ranucci lui-même. Mais cette question peut être soulevée car son récit des événements est pour le moins lacunaire. Il ne livre aucun détail sur ce qu'il portait lorsqu'il est parti, quand il se serait changé, quand il aurait quitté ce pantalon pour enfiler le pantalon anthracite avec lequel il s'est présenté devant les Rahout. Qu'a-t-il fait des autres vêtements du meurtre et quels étaient ils ? Pourquoi ne pas s'en être débarassé ? Il se souviendrait juste de ce pantalon et pas du reste ? Ou s'en "souvient"-il juste parce qu'on l'a retrouvé dans sa voiture avec des traces de boue et de sang et qu'il se dit "si on l'a retrouvé là avec de telles traces dessus c'est parce qu'il est évident que je l'ai porté ce jour là où j'ai pataugé dans la gadoue".
- Et quand précisément se souvient-il l'avoir mis ou porté ? Avant l'accident ? dans la galerie ? ça change tout parce qu'il est censé quand même y avoir un meurtre entre les deux ! Cette réponse comme celles aux questions précédéentes va malheureusement être difficile à obtenir.
- les traces de sang sont elles celles de la fillette ? Pas forcément.
- A défaut, les traces de sang, leurs importances, leurs disposition sur le pantalon coïncident-elles avec ce que l'on sait du meurtre ? Qu'on dit les experts à ce sujet à l'époque ? si la réponse est "rien!", ne serait-il pas opportun d'avoir l'avis d'un spécialiste ? Estimerait-il que pour un tel meutre, de telles traces sont probables ? improbables ? hautement improbables ?