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La Gaule au contact des Romains ? Je trouve qu'elle s'en sort plutôt bien. Tout d'abord, la Gaule était riche et active avant César. Il n'y a pas d'écrits, mais il y a des traces archéologiques qui le démontrent. Ensuite, je crois que, dans l'Histoire, peu de nations ont autant eu que les Gaulois à se féliciter d'avoir été colonisés. Les Romains les ont fait entrer dans le monde de l'écrit, ce qui leur a donné accès à toute la pensée grecque et latine. Ensuite, ils ont développé l'agriculture, qui allait être l'une des richesses de la France jusqu'au XIXe siècle au moins. Très tôt, la Gaule est devenue la petite soeur de Rome (d'autant qu'il ne faut pas oublier que les habitants du Nord de l'Italie étaient aussi des Gaulois).
Par la magie du papyrus et des bonnes routes, le pouvoir était à Rome. Et quand il n'y a plus eu de papyrus parce le Nil était pollué, l'empire romain s'est effondré. Le parchemin était trop rare et trop cher pour produire le même effet.
Ensuite, je ne faisais pas de jugement de valeur. Je ne sais pas si c'est bien ou mal, mais force est de constater que la Gaule en tant que telle a disparu et que ses myriades de tribus se sont unifiées sous la langue commune et l'alphabet commun.
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Et c'est étrangement le triomphe d'un peuple étranger (les Francs) que les historiens chrétiens verront plus tard comme la fondation de notre nation, en raison du baptème de leur chef (choix purement politique). Les Gaulois, qui avaient adopté la langue latine, ont dû cette fois abandonner jusqu'à leur nom pour devenir Français.
Le nationalisme est né avec l'imprimerie. Sans imprimerie, ce sentiment n'est pas possible, de même que l'imprimerie renforce l'individualisme. C'est le sentiment tribal que l'on connaît sinon.
C'est essentiellement aux capétiens que l'on doit l'unification de la France, eux, ils avaient du papier, pour cette raison qu'ils se transmettent le royaume de père en fils, tandis que les carolingiens ou les mérovingiens divisent leurs royaumes : à la mort de Charlemagne par exemple le royaume est divisé en trois parties.
L'histoire du latin est plus drôle. C'était la langue des érudits le latin et peu de personnes (sinon les moines) ne savait la lire et l'écrire. Les livres étaient choses rares (le parchemin même était rare) et de toute façon d'occasion. Une bibliothèque était un immense trésor.
Les autres parlaient la langue vulgaire, la langue d'oc ou la langue d'oil, d'où provient le français, ils ne l'écrivaient pas.
C'est avec l'imprimerie, que tout d'un coup, les choses ont changé, on s'est mis à écrire la langue vulgaire et l'une des ordonnances les plus importantes est celle de Villers-Cotterêt qui confie à l'église la tenue des registres d'état civil et prescrit d'écrire en français.
Parce que, grâce à l'imprimerie, on s'est mis à diffuser les auteurs latins de l'antiquité, Tacite, Tite-Live, et autres Catulle, et on s'est aperçu que ce latin n'avait rien à voir avec le latin des moines du Moyen-âge. On a voulu alors le purifier... et on l'a fait disparaître (puisque ce latin de l'antiquité, personne ne le parlait).
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Cependant, vols, meurtres, etc, sont plutôt rares au sein de leurs groupes restreints, car tout le monde se connait, et comment partir dans le désert avec le fruit d'un vol ? Déjà, dans la société japonaise, où tout le monde épie tout le monde, la criminalité est faible. Chez les nomades, c'est obligatoirement plus faible encore.
Mais comment pouvez-vous croire que leurs solutions puissent s'appliquer à notre société essentiellement urbaine et individualiste ?
Parce que, sous les coups de boutoir de l'ordinateur, du téléphone portable et de l'oeil magique de Sinbad (la télé), tout cela est déjà du passé.
Une chose est assez notable, quand je vous ait parlé du mythe de Cadmos, vous m'avez dit : il ne faut pas le prendre au pied de la lettre.
Or justement, c'était déjà une interprétation. Mais le fait que vous me disiez cela prouve que nous vivons de façon mythique : tout se télescope, tout se mélange dans des circuits.
Le problème qui se pose à nos sociétés, c'est celui de l'identité. L'électricité, l'acoustique de nos nouvelles civilisations noient l'identité puisqu'il n'y a ni centre ni périphérie, et de là, on constate ce dont vous nous parlez, qui me semble être moins de l'individualisme que de la claustration.
Et on en revient aux prisons, dans une époque où tout le monde est enfermé dans sa cage électronique privée de centre et de périphérie, les prisons n'existent plus.