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Je ne dispose pas du texte des aveux devant les psychiatres, donc je ne peux pas me faire d'opinion à ce sujet.
Gilles Perrault a consacré deux chapitres à démolir les rapports d'examen médico-psychologique et d'expertise psychiatrique, mais s'est bien gardé de citer les passages les plus difficiles à contrer. Ranucci décrit l'intégralité des gestes ayant entraîné la mort. Il dit avoir fui parce qu'il se savait poursuivi, et admet avoir échangé des paroles avec Alain Aubert. Tout cela, sans contrainte.
Je vous rappelle qu'un rapport d'expertise n'est pas signé, l'expert écrit ce qu'il veut.
Tiens, mais je vais vous donner des passages pour que vous puissiez vous faire une idée de la valeur de ces "expertises" et d'ailleurs à ce propos, G. Bouladou écrit une chose fausse : il prétend que les experts n'ont pas en main les aveux (p 156 de son premier livre), c'est évidemment inexact, on donne le dossier aux experts et je suis persuadé qu'ils avaient le texte des aveux quand ils ont "expertisé" M. Christian Ranucci.
Voila un petit florilège du talent sublime de ces prétendus "experts" :
"J'ai garé la voiture et ai essayé" de trouver un coin..."
Il suffit de se rendre sur les lieux pour comprendre qu'il ne s'agit pas d'un coin, mais d'un placette qui jouxte un rond-point... Peut-être faut-il entendre un coin de la cité, mais la suite prouve le contraire :
"J'ai aperçu des enfants et là, j'ai eu envie de balader deux enfants..."
ON ne sait pas trop qui est baladé dans l'affaire. Sornettes indigentes qui sentent la recopie potache des aveux : selon Jean Rambla, le ravisseur prétend chercher son gros chien noir et éloigne le petit frère, donc, rien ne correspond dans cette phrase. Rien de rien.
"Une petite fille et un petit garçon... J'ai pris avec moi la petite fille... Je comptais me balader une heure... puis on a continué rouler."
On rappelle au bon docteur Fiorentini, au bon docteur Sutter, et je ne me souviens jamais du nom du troisième génie de la psychiatrie que le trajet jusqu'à la Pomme ne dépasse pas vraiment une demi heure, donc le trajet qui dépasse une heure, on ne sait pas d'où il sort...
"Et à un moment donné, la fillette m'a dit qu'elle voulait rentrer car elle avait faim..."
Il aurait fallu donner des cours de scénario à ces génies, parce que, vraiment, ça ne tient pas debout. Pourquoi elle a faim tout d'un coup ? On nage dans l'absurdité. Elle n'est pas du tout terrifiée, tant pis si elle ne monte jamais dans une voiture attendu que son père n'en a pas, quand elle se retrouve en bagnole avec un inconnu, qui l'emmène au diable-vauvert la seule chose qu'elle trouve à dire, ce n'est même pas : "mais où vous m'emmenez ?", c'est "tiens, j'ai faim."
Non on atteint, je crois les sommets du ridicule.
"Je lui ai dit que nous allions rentrer... puis il y a eu le stop... une voiture m'est rentrée dedans. J'ai accéléré car j'avais reçu le choc...
Notons, que les psychiatres n'entendent pas parler d'arrêt cigarette, ou d'arrêt pipi, ou d'arrêt pique nique (ben oui puisque parait-il, elle a faim à 11h30), mais bon ce n'est qu'un détail, et de toute façon, il a du faire demi-tour deux fois puisque le trajet dure cette fois plus d'une heure...
"la portière était enfoncée... j'ai accéléré et je sentais que j'étais poursuivi..."
Tiens c'est nouveau, il dit le contraire aux policiers, il eut été intéressant d'éclaircir cette contradiction.
"Après quelques centaines de mètres, je me suis arrêté... J'ai aperçu un talus..."
Mais il y a un talus tout au long de la route... On ne comprend pas du tout cette phrase. C'est absurde. Et pourquoi s'arrêter alors qu'il sent qu'il est poursuivi ? C'est idiot il faut continuer pour semer ses poursuivants. Tout cela n'a strictement aucun sens et relève de la psychiatrie justement. Moi je serais eux, je n'aurais pas dit qu'il était normal : je sens que je suis poursuivi, alors je m'arrête... Décidément, il a un grain.
Mais bon, ce n'est pas la logique de base qui étouffe nos psychiatres.
mais la suite est encore plus cocasse :
"j'ai dit à la fillette de descendre"
sans doute pour qu'elle se précipite vers les Aubert... C'est effectivement totalement logique... Le temps qu'il sorte par le côté passager ou même le temps qu'il fasse le tour de la voiture, la gamine a pris la poudre d'escampette...
"Je l'ai aidée à monter le talus avec moi"
Ben oui, au lieu d'aller demander du secours aux poursuivants, elle se précipite dans le talus, pour qu'on ne la voie pas... Tout cela est d'une logique à pleurer.
"il y avait des buissons"... ah bon, c'est étonnant...
"À ce moment là, elle s'est mise à crier... je l'ai empêchée de crier en la prenant par le cou... Après, je ne sais trop (À cet instant du récit, l'inculpé marque une certaine pause et son visage exprime le trouble, les mots venant alors par de courtes phrases)..."
Mais ma parole, c'est Hitchcock, vas-y coco, fais moi le gros plan sur la scène.. Ah merde, il ne se souvient plus, mais très bien, si jamais on écrit n'importe quoi, on pourra dire que c'est parce qu'il ne se souvenait plus...
"Oui j'ai dû la frapper, je l'ai frappée, j'ai cogné la tête par terre.."
Cela ne correspond à rien, elle a recu des coups de pierre et tout démontre qu'elle était à terre quand elle a été frappée, il n'y a rien de toute façon qui correspond dans cette description .
Et at last, but not least :
"puis j'ai utilisé un couteau automatique que j'avais depuis un an..." ah bon ? Et cela n'intéresse plus du tout nos psychiatres de savoir pourquoi il a ce couteau "depuis un an" ? Donc tout cela ne veut rien dire, ne se raccorde à rien.
Alors voici les notations des psychiatres: "
(il interrompt son récit, montre du désarroi et reprend sur sollicitation)... j'ai trouvé des branchages...
Ah d'accord, il a trouvé des branchages, il est plein de sang partout, mais il a trouvé des branchages. Tout cela est d'une vérité à faire pâlir Zola.
Alors je vous fais grâce du reste, qui est du même acabit, je veux juste signaler ce petit extrait un peu après :
"
-Vous étiez poursuivi ?
- Je ne me suis pas trop rendu compte qu'on me poursuivait... (sur demande)
- Vous vous êtes arrêté?
- Je me suis arrêté peut-être pour réparer...
(sur demande):
- Et alors qu'avez vous fait ?
- J'ai aidé la petite à grimper..."
En deux pages, on a deux versions parfaitement contradictoires : l'une, il est poursuivi mais il s'arrête pour que les pousuivants puissent bien voir la gamine, l'autre il n'est plus poursuivi mais il s'arrête pour "réparer"... Ah bon, et la gamine, l'accident, cela ne lui a rien fait ?
Tout cela ce n'est ni du travail de psy, ni du travail d'enquête.
C'est à foutre à la poubelle.