Citation :
Et si C Ranucci avait bien rendu visite à son père, ce matin là et à 9h.
Il sonne ou frappe, on lui répond que son père n'est pas là, qu'il est sorti.
Que feriez vous?
vous tourneriez dans le quartier, peut-être ferez-vous semblant de repartir pour allez vous garer un peu plus loin et surveiller le retour de votre père.
C Ranucci avait probablement placé beaucoup d'espoir dans cette visite, il allait peut-être entendre un autre son de cloches que la version de sa mère.
Il attend, patiemment, bois peut-être pour patienter et se donner du courage.
N'ayant rien vu entrer, il se dit qu'il s'est fait avoir et que son père est bien là puisque c'est bientôt l'heure du repas.
Alors il resonne ou refrappe à la porte, il voit son père, l'explication est orageuse, il s'en va déçu, dégoutté et en rage.
Il repart en direction de Nice, mais moins d'un quart d'heure plus tard, il a un accident de circulation. Il a bien marqué le stop, mais la rage, la colère et la déception suite à la visite chez son père, il y repense et il ne voit pas les Martinez arriver, c'est le choc. Deuxième coup dur de la journée. Il s'enfuit.
Pourquoi, n'en parle t'il pas, pourquoi ne se défend t'il pas?
Mais que lui reste t'il:
Un Père qui le rejette;
Sa première sortie en voiture et il déçoit sa mère par l'accident, le délit de fuite;
Une accusation d'enlèvement et de meurtre.
En fin de compte il place de nombreuses personnes devant un choix, mais surtout son père qui l'aurait rejetté: possibilité d'innocenter ou laisser condamner son fils.
Se taire était peut être une forme de suicide.
Cette théorie a déjà été avancée (avec plus ou moins de variantes) plusieurs fois sur ce forum. Par moi entre autres. Elle n'a rien d'invraisemblable du tout et il se peut très bien que la phrase "Il me paiera ça et le reste !" se rapporte à son père ("ça" = son accueil détestable qui l'a mis dans un état de nerfs tel qu'il a eu un accident. "et le reste" : son enfance et son adolescence vécues dans la peur, les déménagements constants qui l'ont empêché de se construire, le manque d'image paternelle, etc.).
Mais c'est une théorie difficile à prouver. Il y a, certes, cette lettre de la tante de CR qui affirme que le grand-père de CR aurait rapporté que des témoins auraient vu, etc. L'ennui est que les témoins en question nient le fait. Ce qui peut très bien être une simple dérobade pour ne pas avoir d'ennuis dans une affaire aussi grave, mais n'aide pas à prouver quoi que ce soit.
La chose est d'autant plus regrettable que, si les choses s'étaient passées comme vous le dites et que CR ait attendu devant la porte de son père jusqu'à l'heure du repas, cela constituerait un alibi imparable puisqu'il ne pouvait en aucun cas avoir enlevé la petite à 11h 30.
Si les choses se sont passées ainsi, on ne peut que rester sans voix devant ce père qui n'a pas levé le petit doigt pour sauver son fils de l'échafaud. C'est tellement monstrueux (d'autant que Jean Ranucci ne risquait absolument rien en faisant ce témoignage) que personnellement je ne peux y croire.
Si CR a bien sonné à la porte vers les 9h 00 (comme le prétend sa tante dans sa lettre), a été éconduit par la femme de son père, et est reparti, cette visite ne constitue aucun alibi. Bien exploitée par la défense, elle aurait cependant pu constituer une circonstance atténuante.